Airbus "va beaucoup mieux qu'il y a trois ans" sur le plan commercial mais aussi en terme "d'intégration industrielle", a assuré dimanche le directeur général délégué d'Airbus Fabrice Brégier, soulignant notamment que le programme A380 avait surmonté ses difficultés.
"Nous avons la première place sur le marché mondial, (...) nous sommes en période de croissance en sortant de la crise, les rivalités internes sont derrière, nous sommes en bonne voie", a déclaré Fabrice Brégier devant quelques journalistes lors d'une journée portes ouvertes aux familles et amis des 16.000 salariés toulousains du groupe, baptisée "family day".
"Nous allons extrêmement bien, spécialement aujourd'hui où nous disons un grand merci à nos salariés, à leurs familles et à nos partenaires qui nous ont soutenu", a renchéri le président d'Airbus, Tom Enders, arrivé d'Allemagne en famille.
"Nous avons mené l'intégration industrielle à marche forcée sur le programme A380 depuis mi-2007, je pense qu'on est sorti des problèmes industriels de l'A380" qui avait pris trois ans de retard en raison des ratés de la coopération entre ingénieurs français et allemands notamment sur les câblages électriques, a déclaré M. Brégier.
"Nous avons mis en place des outils communs et depuis le début 2010 nous avons un rythme de livraisons conforme aux plans et une disponibilité en vol excellente", a-t-il ajouté.
36 A380 volent déjà, 200 restent à livrer, et Airbus confirme son objectif "d'au moins 20 livraisons cette année", a-t-il indiqué, tout en soulignant: "il reste beaucoup à faire et notamment passer à 40 livraisons par an".
Selon M. Brégier, le programme de biréacteur long courrier A350 bénéficie des efforts réalisés sur l'A380. "Nous avons des outils de développement communs à tous nos ingénieurs et à nos partenaires de premier plan, nous passons de la coopération à l'intégration, il faudra encore 3 à 4 ans pour aboutir à cette culture commune" des Français, Allemands, Britanniques et Espagnols, a-t-il ajouté.
Le groupe espère gagner de l'argent sur les A380 livrés à partir de 2014, "un décalage de 4 ans dont on aurait pu se passer", selon M. Brégier.
Le directeur assure que l'A350, déjà commandé à plus de 530 exemplaires sera livrable "en 2013, dans des délais très proches de ce qui était prévu en 2007". Il sera "rentable" avec un objectif de ventes totales de 2.500 avions soit la moitié du marché de cette gamme d'avions, face au Boeing 787.
Tom Enders a de son côté souligné l'ampleur du défi relevé pour faire l'A350 "avec de nouveaux matériaux composites, de nouveaux processus de fabrication de nouveaux partenaires et une entreprise Airbus élargie".
Il a souligné l'importance de "l'internationalisation de l'entreprise Airbus notamment en Chine, en Inde, pour faire face aux nouveaux défis, car dans 20 ans nos nouveaux compétiteurs dans ces pays et en Russie auront remporté des succès et il faudra s'adapter à cet environnement".