PARIS (Reuters) - Après mars et novembre 2020, la France est entrée samedi, en plein week-end de Pâques et pour quatre semaines au moins, dans sa troisième période de confinement national afin de lutter contre l'épidémie de COVID-19, qui a fait plus de 96.000 morts dans le pays.
Conformément aux annonces du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, mercredi lors d'une allocution télévisée, les restrictions en vigueur depuis le 18 mars dans une vingtaine de départements particulièrement exposés à la crise sanitaire sont étendues à tout le territoire métropolitain : fermeture des commerces non essentiels et télétravail fortement encouragé.
Les déplacements à plus de 10 km du domicile sont également interdits sauf motif impérieux mais le gouvernement a indiqué qu'il tolérerait jusqu'à la fin du week-end pascal les voyages entre régions, d'autant plus que les établissements scolaires seront fermés pendant trois semaines au moins, dont deux semaines de vacances.
La SNCF a ainsi fait savoir que les trains circuleraient normalement jusqu'à lundi inclus, avec 1.500 TGV et 220 trains Intercités programmés au total.
Face au casse-tête que représente pour les familles la fermeture des crèches et des écoles, le gouvernement a également décidé vendredi, après plusieurs déclarations contradictoires à ce sujet, que les quelque 250.000 assistantes maternelles du pays pourraient accueillir des enfants pendant les trois semaines à venir, tout en recommandant aux parents de ne pas recourir à ce type de garde dans la mesure du possible.
Selon une étude de l'Institut Pasteur sur les circonstances de contamination par le coronavirus publiée début mars, le sur-risque d'infection des adultes au sein d'un foyer est plus important pour les enfants gardés par une assistante maternelle (+39%), que pour des enfants scolarisés (+27% au collège et +29% au lycée).
Le couvre-feu nocturne reste quant à lui en vigueur de 19h00 à 06h00.
En Ile-de-France, l'une des régions les plus touchées par la flambée des contaminations de ces dernières semaines, la préfecture de police a annoncé samedi que 6.600 policiers et gendarmes veilleraient au respect de ces mesures et précisé que la vente à emporter de boissons alcoolisées par les bars et restaurants serait interdite à compter de dimanche matin, afin d'éviter les regroupements en extérieur.
La France a recensé vendredi plus de 50.000 nouveaux cas de contamination par le coronavirus SARS-CoV-2 et compte plus de 5.100 patients atteints du COVID-19 dans ses services de réanimation.
D'après les données du ministère de la Santé publiées vendredi soir, un peu plus de 9 millions de personnes ont reçu une première dose de vaccin contre le COVID et plus de 3 millions ont reçu deux doses.
Sur le front du dépistage, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé vendredi que les autotests seraient disponibles dans les pharmacies à partir du 12 avril.
(Jean-Stéphane Brosse)