PARIS (Reuters) - Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a souhaité vendredi que l'Union européenne accélère sur l'aide financière prévue pour lutter contre les effets de la crise du coronavirus pour ne pas être à la remorque des Etats-Unis et de la Chine qui ont déjà mis en oeuvre une partie de leurs plans de relance.
Interrogé sur CNews, le ministre a précisé que la France n'avait "pas encore" reçu une partie des 750 milliards d'euros prévus dans le cadre du plan européen de relance.
"Je ne vous cache pas ma préoccupation de voir qu'à l'heure où je vous parle la mesure sur les ressources propres, celle qui doit nous permettre de décaisser l'argent européen, n'a toujours pas été ratifiée par les 27 Etats membres de l'Union européenne", a déclaré Bruno Le Maire.
"Il y a même des Etats comme l'Allemagne qui mettent des délais supplémentaires puisque la Cour constitutionnelle allemande a été saisie pour savoir si oui ou non il fallait décaisser cet argent", a-t-il déploré.
"J'ai promis aux Français que l'argent européen arriverait au début de l'été, début juillet, j'aime bien pouvoir tenir mes promesses", a-t-il poursuivi.
Bruno Le Maire a prévenu qu'un versement de l'aide financière en 2022 ou 2023 serait trop tardif.
"Les Chinois et les Américains nous seront passés déjà devant", a-t-il mis en garde.
Les Etats-Unis ont récemment adopté un plan de relance massif de 1.900 milliards de dollars (1.600 milliards d'euros) et le président Joe Biden a dévoilé mercredi un projet pour les infrastructures de plus de 2.000 milliards de dollars.
De nouvelles propositions économiques, d'un montant de 2.000 milliards de dollars, pourraient également être dévoilées en avril.
"J'aimerais que l'Europe comprenne que nous ne pouvons pas attendre pour disposer de cet argent, qu'il faut accélérer les procédures et que l'histoire ne repasse pas les plats", a déclaré sur Cnews Bruno Le Maire.
"Il faut que l'Europe comprenne qu'il faut aller vite et que cet argent de la relance qui était promis aux citoyens européens doit arriver désormais dans les Etats européens", a-t-il insisté.
(Claude Chendjou et Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)