PARIS (Reuters) - Les enfants de moins de 15 ans contaminés par le nouveau coronavirus sont très peu contagieux, montre une étude menée en région parisienne par des pédiatres dont le Parisien a rendu compte jeudi.
"On sait désormais qu'ils sont de tout petits contaminateurs", explique au quotidien le professeur Robert Cohen, pédiatre au centre hospitalier intercommunal de Créteil (Val-de-Marne) et vice-président de la Société française de pédiatrie (SFP).
Selon les résultats de cette étude portant sur 605 enfants et conduite par 27 pédiatres en Ile-de-France - l'une des régions les plus touchées par l'épidémie - entre le 14 avril et le 12 mai, seuls 0,6% des enfants infectés par le coronavirus étaient contagieux, explique le pédiatre.
"De plus, dans neuf cas sur dix, ce sont les adultes malades qui contaminent les enfants et non l'inverse. Même quand ils ont des frères et soeurs", précise-t-il au Parisien.
Selon le Pr Robert Cohen, qui plaide pour une accélération et un élargissement du retour des enfants à l'école ainsi que pour un allègement d'un protocole sanitaire "inapplicable", plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer cette moindre contagiosité des enfants.
Les enfants "semblent avoir moins de récepteurs du virus sur leurs muqueuses nasales", ils pourraient par ailleurs "être davantage protégés parce qu'ils ont déjà attrapé d'autres coronavirus" (immunité croisée) ou être plus résistants aux infections, "comme s'ils avaient eu un entraînement" à force d'avoir "toujours le nez qui coule" (immunité entraînée).
"Plus anecdotique, on se demande si leur petite taille n'est pas un atout : on ne reçoit pas leurs postillons en pleine figure", souligne également le pédiatre.
En déplacement dans une école de Vincennes, dans le Val-de-Marne, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a dit espérer que le protocole sanitaire encadrant le retour des enfants en classe pourrait être prochainement assoupli.
Il a ajouté que l'étude présentée par le Pr Cohen "est venue confirmer des choses que nous commencions à voir il y a un mois et demi quand on a pris la décision de l'ouverture des écoles".
"C'est une bonne nouvelle (...) il faut aller au bon rythme. Il a fallu faire ce que l'on a fait (...) et puis passer au cran suivant, or le cran suivant, c'est au mois de juin être capables d'accueillir plus d'élèves, par exemple en ce moment-même, je demande aux dernières communes qui n'ouvraient pas leurs écoles de le faire", a-t-il dit au micro de BFMTV.
(Myriam Rivet et Henri-Pierre André, édité par Jean-Michel Bélot et Claude Chendjou)