PARIS (Reuters) - Bronzette sur les pelouses, lecture au soleil, séance de yoga, jeux avec les enfants ou pique-nique en famille: les Parisiens n'ont pas tardé à reprendre possession des parcs et jardins de la capitale samedi, deux jours après le feu vert donné à leur réouverture par le Premier ministre Edouard Philippe.
Alors que la pandémie de coronavirus continue à reculer en France, les espaces verts parisiens ont pu anticiper le début officiel de la "phase 2" du déconfinement, mardi, pour permettre aux habitants de profiter du beau temps pendant le week-end prolongé de la Pentecôte.
"On a l'impression que ça y est, on est délivré, qu'on sort de l'enfermement, d'une forme de prison. C'est enfin le début du printemps", a déclaré à Reuters une Parisienne qui se rendait au Jardin du Luxembourg, un masque sur le visage.
Les parcs et jardins faisaient l'objet depuis la fin du confinement, le 11 mai, d'un bras de fer entre le gouvernement et la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui réclamait leur ouverture pour répondre au besoins de s'aérer de ses administrés, sur fond de campagne électorale.
Anne Hidalgo, en ballottage pour un nouveau mandat lors du second tour des municipales fixé le 28 juin, s'est rendue sous l'oeil des caméras de télévision au Carreau du Temple, dans le quartier du Marais, pour ouvrir symboliquement la grille du square en début de matinée.
Contrairement aux parcs intra-muros, les grands espaces verts situés à la périphérie de la capitale, comme le Bois de Boulogne à l'Ouest et le Bois de Vincennes à l'Est, sont restés accessibles pendant toute la période de confinement.
De nombreux parisiens s'y sont précipités dès la levée des restrictions de sortie, le 11 mai, pour s'y promener ou pique-niquer, malgré les appels à la poursuite du respect des mesures de distanciation physique et l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes.
Les quais de la Seine et des canaux qui parcourent la ville ont aussi été pris d'assaut, apportant de l'eau au moulin de la mairie qui voulait voir davantage d'espaces de promenade ouverts au public.
Le passage de la région Île-de-France du "rouge" au "orange" sur la carte de l'activité épidémique du ministère de la Santé présentée jeudi a finalement eu raison des réticences du gouvernement, les autorités ayant aussi renoncé à l'idée de "parcs dynamiques" dans lesquels il aurait été autorisé de se promener mais pas de s'asseoir sur les pelouses.
(Antony Paone et Tangi Salaün)