BRUXELLES (Reuters) - La plupart des Etats membres de l'Union européenne disposeront de suffisamment de doses de vaccins contre le COVID-19 pour immuniser une majorité de leur population d'ici la fin du mois de juin, a rapporté mardi l'agence Bloomberg en citant une note interne de la Commission européenne.
Thierry Breton, commissaire européen à l'Industrie chargé du déploiement des vaccins, avait jusqu'ici évoqué l'horizon de la mi-juillet pour atteindre l'immunité collective contre le coronavirus des près de 450 millions d'Européens.
Selon les projections de l'exécutif européen, datées du 1er avril et qui détaillent le nombre de doses dont disposera chaque Etat membre d'ici fin juin, l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie et les Pays-Bas seront ainsi en mesure d'avoir vacciné plus de 55% de leur population totale à la fin du premier semestre.
Des pays de l'est de l'Europe - dont l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque et la Slovaquie - devraient atteindre l'objectif de l'immunité collective un peu plus tard, tandis que d'autres, comme le Danemark ou Malte par exemple, devraient y parvenir beaucoup plus tôt.
Les campagnes vaccinales sont gérées à l'échelle de chaque Etat membre même si l'achat des vaccins a été coordonné au niveau de la Commission.
L'UE a répété à de nombreuses reprises prévoir que les livraisons de vaccins contre le COVID-19 grimpent à environ 360 millions de doses au deuxième trimestre, contre à peine plus de 100 millions sur les trois premiers mois de l'année.
Cela suffirait pour permettre d'atteindre son objectif d'immuniser au moins 70% de la population adulte européenne cet été.
L'UE prévoit pour la période avril-juin la livraison de 55 millions de doses du vaccin à injection unique développé par Johnson & Johnson (NYSE:JNJ) et 300 millions de doses des vaccins à double injection de BioNTech-Pfizer, AstraZeneca (LON:AZN) et Moderna.
Cependant il n'est pas encore certain que l'ensemble des doses prévues soient livrées dans les temps impartis. Au premier trimestre, l'UE n'a ainsi reçu que la moitié des doses prévues du fait des réductions drastiques d'approvisionnement de la part du laboratoire anglo-suédois AstraZeneca.
Ces nouvelles estimations de la Commission prennent déjà en compte d'éventuelles nouvelles coupes dans les livraisons d'AstraZeneca au deuxième trimestre.
Après des débuts poussifs, notamment liés aux problèmes d'approvisionnement mais aussi aux inquiétudes sur l'inocuité et l'efficacité du vaccin d'AstraZeneca, le déploiement de la vaccination s'est accéléré en Europe à la fin mars.
(Aakriti Bhalla à Bengalore, avec Francesco Guarascio à Bruxelles ; version française Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)