PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a exhorté lundi, lors de la 73e Assemblée mondiale de la santé, à l'unité dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus et insisté une nouvelle fois sur l'importance d'un vaccin "accessible" à tous, quelques jours après la polémique autour des déclarations de Sanofi (PA:SASY).
"Au moment où les soignants se battent contre la pandémie, au moment où les populations de tous nos pays font face, avec courage, nous n’avons pas le droit de nous diviser, nous n’avons pas le droit de nous dérober, nous avons, collectivement, un devoir d’efficacité", a déclaré le chef de l'Etat français lors de cette visioconférence. "La priorité, absolue, la seule qui vaille, c’est de venir à bout de cette pandémie."
"Un vaccin, s’il est découvert face au COVID-19, sera un bien public mondial, auquel chacun devra pouvoir avoir accès", a-t-il poursuivi, quelques jours après les propos du directeur général de Sanofi, Paul Hudson, selon lequel les Etats-Unis seraient prioritaires dans la fourniture d'un éventuel vaccin, propos sur lesquels le groupe est revenu depuis.
"C’est une question d’efficacité", a estimé Emmanuel Macron, dont un échange avec le directeur général de Sanofi est prévu cette semaine. "Tant que la maladie sera la réalité de quelques-uns, elle sera une menace pour tous. C’est une question de principe : la santé humaine ne se discute pas, ne se réserve pas, ne se monnaye pas."
L'épidémie de coronavirus, qui a fait plus de 300.000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre dans le centre de la Chine, s'est accompagnée de vives tensions entre les Etats-Unis et la Chine, Washington accusant Pékin d'avoir tardé à sonner l'alerte et d'avoir caché l'ampleur de la pandémie.
Le président américain Donald Trump s'en est également pris à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), accusant l’agence onusienne d'avoir failli à ses devoirs essentiels dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus.
"Nous avons besoin de l’OMS, pour son rôle irremplaçable de coordination, pour son expertise scientifique, sa connaissance du terrain", a souligné lundi Emmanuel Macron.
(Marine Pennetier, édité par Bertrand Boucey)