BERLIN (Reuters) - La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé mercredi renoncer à imposer des mesures de confinement plus strictes pour le week-end de Pâques, évoquant une "erreur" liée à une décision précipitée.
"L'idée d'un confinement à Pâques a été créée avec les meilleures intentions", a-t-elle déclaré à l'issue d'une réunion avec les présidents des Länder, ajoutant que ce projet avait été précipité et ne pouvait pas être mis en place dans un délai aussi court.
"Cette erreur n'est que la mienne", a ajouté Angela Merkel, qui dit demander pardon aux citoyens pour avoir créer une nouvelle incertitude.
Les autorités allemandes ont décidé dans la nuit de lundi à mardi de prolonger les mesures de confinement jusqu'au 18 avril dans le pays et avaient demandé aux habitants de rester chez eux pendant cinq jours à Pâques afin de tenter d'endiguer une troisième vague de l'épidémie de coronavirus.
Angela Merkel, qui souhaitait adopter une stratégie encore plus ferme face à la pandémie, avait convoqué les dirigeants des Länder mercredi matin pour une réunion inopinée afin de discuter de la situation sanitaire.
Le gouvernement allemand, comme son homologue français, est critiqué pour la lenteur de sa campagne de vaccination et il est confronté à une nette accélération de l'épidémie alors qu'il a engagé depuis le 8 mars un assouplissement des mesures sanitaires.
La cote de popularité de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière a reculé à un plus bas en plus d'un an, montre une enquête d'opinion publiée mercredi.
Le projet initial de confinement à Pâques a suscité des critiques de toutes parts, les entrepreneurs allemands déplorant de nouvelles restrictions tandis que les experts médicaux ont estimé que les nouvelles mesures n'étaient pas assez strictes pour empêcher la propagation des variants.
Selon les données rapportées mercredi par l'Institut Robert Koch (RKI) pour les maladies infectieuses, le nombre de cas confirmés de contamination au coronavirus en Allemagne a grimpé à 2.690.523, soit 15.813 cas de plus que la veille.
(Paul Carrel, Thomas Escritt, Holger Hansen, Andreas Rinke; version française Nicolas Delame et Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)