PARIS (Reuters) - La Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé vendredi la reprise immédiate de la vaccination en France avec le sérum d'AstraZeneca (LON:AZN), soupçonné de provoquer de graves effets indésirables, mais uniquement "à ce stade" pour les personnes âgées de 55 ans et plus.
"Au vu des données transmises par l’Agence européenne des médicaments (EMA), la HAS estime que la vaccination avec le vaccin AstraZeneca peut reprendre sans délai", écrit-elle dans un communiqué.
Elle note toutefois que l'EMA a identifié un possible "surrisque" de thrombose des sinus veineux cérébraux (TVC) et de coagulations intra-vasculaires disséminées (CIVD) chez les personnes de moins de 55 ans.
"Les liens de ces deux types de complication avec la vaccination ne peuvent pas à ce stade être écartés", a déclaré en conférence de presse, Dominique Le Guludec, la présidente du collège de la Haute Autorité de Santé.
"Ces cas ne concernent que des patients de moins de 55 ans (...) C'est ce qui nous conduit à recommander de réserver le vaccin AstraZeneca aux 55 ans et plus", a-t-elle ajouté.
Pour la HAS, au regard des publics prioritaire définis par le gouvernement dans le cadre de la compagne vaccinale, sa recommandation sur l'AstraZeneca ne pose pour le moment pas de problème.
"Les moins de 55 ans sont rarement prioritaires au stade actuel de la vaccination et nous avons d'autres vaccins disponibles, les ARn messager", a-t-elle déclaré.
"Nous aurons dans les semaines qui viennent des informations plus précises qui nous permettrons de revoir ces recommandations si nécessaire", a-t-elle poursuivi.
"La @HAS_sante donne son feu vert à la reprise de la vaccination avec AstraZeneca pour les personnes âgées de 55 ans et plus. Merci à tous nos médecins, pharmaciens qui dès aujourd’hui vont tous se mobiliser pour continuer la campagne vaccinale", a réagi sur Twitter (NYSE:TWTR) le ministre de la Santé, Olivier Véran.
QUID DE LA DEUXIÈME DOSE
Dominique Le Guludec a salué le dispositif de pharmaco-vigilance européen, qui a conduit à suspendre la vaccination après le signalement de graves effets indésirables.
"La confiance est la clé de l'adhésion au vaccin et la transparence est là pour nous garantir la sécurité des produits de santé auxquels nous avons recours tous les jours", a-t-elle dit.
La HAS a indiqué qu'elle se positionnerait "très prochainement" sur les modalités d’administration de la seconde dose du vaccin AstraZeneca pour les personnes de moins de 55 ans ayant déjà reçu une première dose de ce vaccin.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, fait partie du public concerné. Médecin de formation, il a été vacciné début février avec le vaccin d'AstraZeneca qui a été administré en priorité en France au personnel soignant de moins de 65 ans.
De son côté, le Premier ministre Jean Castex, 55 ans, doit être vacciné avec le sérum d'AstraZeneca vendredi en début d'après-midi à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne).
(Claude Chendjou et Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)