PARIS (Reuters) - Le gouvernement a tenté vendredi de rassurer des millions de familles dont l'organisation professionnelle et familiale a été bouleversée dans le sillage de l'annonce des nouvelles restrictions visant à endiguer la troisième vague de l'épidémie de COVID-19 en France.
Avec la fermeture pendant trois semaines des établissements scolaires et des crèches, et l'unification des dates des vacances de printemps sur tout le territoire métropolitain - annoncées mercredi par Emmanuel Macron - les parents sont contraints de revoir en urgence leurs plans pour leurs congés et pour la garde de leurs enfants.
A cette situation déjà complexe est venu s'ajouter un imbroglio sur la question des assistantes maternelles, dans le sillage de déclarations gouvernementales contradictoires.
Les plus de 250.000 assistantes maternelles et les près de 800.000 familles faisant appel à leurs services étaient encore dans l'attente de l'arbitrage de Matignon vendredi après-midi.
En attendant de savoir si ce mode de garde sera possible, le gouvernement a mis en avant les autres solutions proposées pour tenter de faciliter l'organisation des prochaines semaines.
"Je suis parfaitement consciente qu'on est en train de demander aux Français de bouleverser leur organisation avec la fermeture des écoles, des crèches", a déclaré vendredi la ministre du Travail Elisabeth Borne sur BFMTV.
L'ACTIVITÉ PARTIELLE FAUTE DE MODE DE GARDE
"Mais on essaie de (leur) faciliter au maximum la vie (...) en leur permettant, par exemple s'ils doivent garder leurs enfants, de bénéficier de l'activité partielle", a-t-elle rappelé.
Au-delà des personnes dont l'activité est "non télétravaillable", les parents d'enfants de moins de 16 ans ou d'un enfant en situation de handicap sans limite d'âge ne disposant d'aucune solution de garde pourront également demander à leur employeur d'être mis en activité partielle, dans la limite d'un parent par famille.
"L'intérêt des employeurs ce n'est pas de mettre leurs salariés dans des situations impossibles où on leur demanderait de travailler tout en gardant leurs enfants et pour qu'ils n'aient aucune hésitation, on a augmenté la prise en charge (...) donc avoir un salarié en activité partielle pour garde d'enfants ça ne coûte rien à l'employeur", a souligné Elisabeth Borne sur BFMTV.
Pour faciliter l'adaptation des entreprises et des salariés aux nouvelles dates des vacances scolaires, "les employeurs sont invités à faciliter la prise de congés de leurs salariés qui ont des enfants sur les nouvelles dates de vacances scolaires (du 10 au 26 avril 2021) lorsqu'ils avaient déjà prévu leurs congés à des dates ultérieures".
Cette solution, retenue à l'issue d'une réunion jeudi entre la ministre et les partenaires sociaux, devra "être mise en oeuvre dans le cadre du dialogue entre le salarié et l'employeur", même si la modification des dates de congés intervient dans un délai inférieur au mois de rigueur.
Autre possibilité ouverte par le gouvernement pour faciliter la garde des enfants, le fait d'amener ou d'aller chercher des enfants chez un proche figurera parmi les motifs impérieux permettant de déroger à l'interdiction des déplacements interrégionaux.
Au sujet de ces déplacement entre régions, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptise Djebbari a rappelé sur Twitter (NYSE:TWTR) que "fêter Pâques n'est pas un motif dérogatoire. Mais si vous voulez changer de région pour vous confiner, c'est possible ce week-end, lundi inclus."
(Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)