par Guy Faulconbridge
LONDRES (Reuters) - Le numéro deux du gouvernement britannique, Dominic Raab, a défendu mardi le silence opposé par Boris Johnson aux interrogations sur sa participation aux fêtes de Downing Street en plein confinement, le Premier ministre ne voulant pas selon lui porter préjudice aux investigations menées par la police.
Celle-ci examine plus de 500 documents et 300 photographies dans le cadre de son enquête ouverte sur douze soirées qui se sont tenues dans la résidence et le bureau du chef du gouvernement pendant de strictes périodes de confinement instaurées en 2020 et 2021 face à l'épidémie de COVID-19.
Boris Johnson a présenté des excuses publiques mais n'a admis sa participation qu'à une seule de ces fêtes, en disant croire qu'il s'agissait d'une réunion de travail. Il a en revanche refusé de dire s'il était présent à d'autres rassemblements, dont l'un dans son propre appartement.
L'opposition travailliste estime de son côté que l'enquête de police n'empêche en aucun cas Boris Johnson de répondre à des questions précises, en particulier devant le Parlement.
"S'il commence à répondre à des questions spécifiques qui ont été adressées à la police, il sera accusé, à juste titre, de porter préjudice, d'empêcher ou d'interférer dans l'enquête", a expliqué Dominic Raab sur Sky News.
Un rapport d'enquête interne rendu public lundi a pointé un manque sérieux de leadership et des erreurs graves de jugement au sein du cabinet de Boris Johnson mais Sue Gray, la haute fonctionnaire ayant supervisé les investigations, a prévenu qu'elle ne pouvait pas présenter un rapport exhaustif en raison de l'enquête de police, qui pourrait durer des semaines.
Le scandale du "partygate" pèse sur la cote de popularité de Boris Johnson et du Parti conservateur. Les derniers sondages en date montrent qu'une forte majorité de Britanniques souhaitent le départ du Premier ministre (69% dans une enquête Savanta ComRes, 63% dans un sondage YouGov).
Le mécontentement gronde au sein même du Parti conservateur mais jusqu'ici, le seuil nécessaire au déclenchement d'un vote de défiance interne - 54 élus tories sur 359 - n'a toujours pas été franchi.
(version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)