LONDRES/MILAN (Reuters) - Rien ne prouve que l'épidémie de coronavirus perd de son potentiel, ont dit lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et plusieurs scientifiques au lendemain des propos d'un médecin italien réputé qui affirmait que "cliniquement", le nouveau coronavirus avait disparu.
Maria Van Kerkhove, épidémiologiste de l'OMS, et d'autres spécialistes de la virologie et des infections ont dénoncé lundi des propos dépourvus de fondement scientifique.
Aucune donnée ne vient confirmer que la trajectoire du coronavirus a changé de manière sensible, pas plus que sa virulence, disent-ils.
"En ce qui concerne la transmissibilité, rien n'a changé", a dit Maria Van Kerkhove à la presse.
Les analyses realisées sur le virus lui-même ne montrent pas de modification génétique permettant d'affirmer que le coronavirus apparu fin décembre en Chine perd en virulence, a ajouté Martin Hibberd, professeur à la London School of Hygiene & Tropical Medicine.
Ces propos contredisent les déclarations tenues dimanche par dimanche le professeur Alberto Zangrillo, directeur des soins intensifs à l'hôpital San Raffaele, en Lombardie.
Il a dit s'appuyer sur une étude réalisée par un autre scientifique et qui doit être publiée cette semaine.
"Nous n'avons jamais dit que le virus avait changé, nous avons dit que l'interaction entre le virus et son hôte ont changé", a-t-il dit à Reuters.
Ces changements pourraient être imputés à de nouvelles caractéristiques du virus, qui n'ont à ce jour pas été identifiées, ou à une modification des caractéristiques de la population.
(Kate Kelland et Emilio Parodi; version française Nicolas Delame)