(Reuters) - La Bourse de New York a fini jeudi en légère baisse, les investisseurs paraissant hésiter dans leur interprétation des signaux venus de la Réserve fédérale, où un débat pourrait s'ouvrir sur la possibilité d'une pause dans le resserrement monétaire l'an prochain.
Le compte rendu des discussions des décideurs de la Fed lors de leur réunion de novembre semble indiquer q'une nouvelle hausse de taux en décembre, qui serait la quatrième de l'année, est quasiment assurée.
Pour 2019, en revanche, la situation paraît plus floue, la Fed s'interrogeant même sur la pertinence du maintien, dans ses prochains communiqués, de la nécessité de "nouvelles hausses graduelles" de l'objectif des fed funds.
Les indices de Wall Street se sont retournés à la hausse après la publication de ces "minutes" avant de repasser dans le rouge, certains investisseurs paraissant retenir que la Fed devrait relever ses taux le mois prochain malgré l'épisode de forte volatilité observé en octobre sur les marchés d'actions
L'indice Dow Jones a finalement cédé 27,59 points, soit 0,11%, à 25.338,84.
Le S&P-500, plus large, a perdu 5,99 points (0,22%) à 2.737,80.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 18,51 points (0,25%) à 7.273,08 points.
VALEURS
L'action Twitter (NYSE:TWTR) a chuté de 4,38%, les investisseurs paraissant s'inquiéter d'un boycott du réseau social par la chaîne de télévision Fox News.
Selon Politico, Fox News n'a plus "tweeté" depuis le 8 novembre, après un "tweet" d'un groupe de manifestants donnant l'adresse du domicile d'un animateur vedette de la chaîne, Tucker Carlson.
Les investisseurs s'inquiètent du boycott de Fox, qui relance le débat sur la perception par certains utilisateurs d'un biais politique du réseau social à l'encontre des conservateurs, ont déclaré des analystes.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté plus que prévu aux Etats-Unis, ce qui pourrait alimenter les craintes d'un ralentissement du marché de l'emploi.
Les dépenses de consommation des ménages américains ont signé en octobre leur plus forte progression en sept mois mais les pressions sous-jacentes sur les prix se sont amoindries, une mesure d'inflation privilégiée par Fed enregistrant sa plus faible progression annuelle depuis février.
LA SÉANCE EN EUROPE
Les Bourses européennes ont terminé en hausse, profitant de la perspective d'un ralentissement du rythme des hausses des taux aux Etats-Unis. Les discussions à venir sur le commerce entre Chinois et Américains ont cependant limité la prise de risques.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,46% à 5.006,25 points. Le Footsie britannique a gagné 0,74% mais le Dax allemand a perdu 0,01%, pénalisé par le repli de Deustsche Bank.
L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,19%, le FTSEurofirst 300 0,31% et le Stoxx 600 0,2%.
Les marchés actions européens ont été rassurés par les propos mercredi de Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, qui a semblé signaler que la Fed s'approchait de la fin de ses relèvement de taux, ceux-ci se trouvant désormais selon lui "juste en dessous" d'un niveau neutre.
TAUX
Les "minutes" de la Fed ont adressé un message similaire, permettant aux rendement des Treasuries à 10 ans d'accentuer leur repli pour repasser sous 3,03%.
"Les minutes paraissent en ligne avec les déclarations de Powell en indiquant qu'une hausse en décembre est pratiquement assurée et qu'un réexamen de la politique est nécessaire avant d'autres hausses de taux l'année prochaine", commente Randy Frederick, en charge du trading et des dérivés chez Charles Schwab.
CHANGES
Le dollar, en revanche, a à peine réagi aux annonces de la Fed, l'indice le mesurant à un panier de devises de référence évoluant à l'équilibre.
PÉTROLE
Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse sur des signaux indiquant la volonté de la Russie de réduire sa production.
Le contrat janvier sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 1,16 dollar, soit 2,31%, à 51,45 dollars le baril.
Le Brent de même échéance a pris 75 cents (1,28%) à 59,51 dollars.
La Russie est de plus en plus convaincue du besoin de réduire la production de pétrole conjointement avec l'Opep mais est toujours en discussions avec l'Arabie saoudite sur le calendrier et le volume d'une telle réduction, ont indiqué deux sources industrielles à Reuters.
Le ministère russe de l'Energie a réuni mardi les dirigeants des groupes pétroliers du pays, avant la tenue d'une réunion ministérielle entre l'Opep et ses alliés à Vienne les 6 et 7 décembre.
A SUIVRE VENDREDI:
A l'agenda de vendredi figure la première journée de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 à Buenos Aires, où les travaux préparatoires piétinent sur la rédaction d'une déclaration finale.
(Patrick Vignal pour le service français)