Investing.com – D’après des informations rapportées par Bloomberg la semaine dernière, l'Iran a engagé des agents de renseignement dans le dernier effort du gouvernement pour réprimer le minage de crypto-monnaies illégal et non déclaré, alors que le réseau électrique du pays a du mal à gérer la consommation d'électricité phénoménale de cette activité.
L’agence semi-officielle Iranian Students' News Agency aurait en effet rapporté que le ministère du Renseignement a aidé à mettre en place des comités dans tout le pays pour trouver et saisir les "fermes" informatiques qui exploitent des monnaies numériques comme le bitcoin sans licence.
Les prix subventionnés de l'énergie rendent l'Iran attrayant pour les mineurs en raison des grandes quantités d'énergie nécessaires à la production de certaines crypto-monnaies. Mais le ministère affirme que l'augmentation de la demande, ajoutée à la hausse de la consommation dans d'autres secteurs et à une production hydroélectrique médiocre, a provoqué une pénurie d'électricité qui l'a obligée à réduire l'éclairage public et à couper le courant dans les immeubles de bureaux, selon un communiqué publié jeudi.
Selon les mesures mises en place, les dénonciateurs publics qui signalent les activités minières illégales constituent une source essentielle de renseignements pour le gouvernement. La récompense offerte est de 873 dollars, soit 7,5 fois le salaire mensuel minimum.
L’Iran utilise le mining de cryptomonnaies pour contourner les sanctions US
On notera que cela ne veut en aucun cas dire que l’Iran veut faire une croix sur le mining. Bien au contraire, il semble qu’il s’agisse plutôt pour le gouvernement de contrôler cette activité, et de s’assurer de mettre la main sur toutes les cryptomonnaies minées.
En effet, selon un rapport de Elliptic évoqué par Reuters la semaine dernière, environ 4.5% de l’activité globale de mining de Bitcoin a lieu en Iran, et le gouvernement Iranien se servira des cryptomonnaies minées pour contourner les sanctions commerciales et les embargos US.
Selon les estimations, cette activité rapporterait l’équivalent de 1 milliard de dollars au pays.
Rappelons par ailleurs que l'Iran a officiellement reconnu le minage de crypto-monnaies comme une industrie ces dernières années, en lui offrant un tarif spécial pour l’électricité, en échange de l’engagement que les mineurs vendent leurs bitcoins minés à la banque centrale.
"L'Iran a reconnu que le minage de bitcoins représente une opportunité intéressante pour une économie frappée par les sanctions et souffrant d'une pénurie d'argent liquide, mais disposant d'un excédent de pétrole et de gaz naturel", indique l'étude.
"L'État iranien vend donc effectivement ses réserves énergétiques sur les marchés mondiaux, en utilisant le processus de minage de bitcoins pour contourner les embargos commerciaux", peut-on également lire dans l'étude.
"Les mineurs basés en Iran sont payés directement en bitcoins, qui peuvent ensuite être utilisés pour payer les importations - ce qui permet de contourner les sanctions sur les paiements via les institutions financières iraniennes."