(Reuters) - Morgan Stanley (NYSE:MS) a manqué jeudi les estimations de bénéfice pour la première fois en neuf trimestres, son pôle banque d’investissement peinant à surmonter l'effondrement des transactions sur le marché mondial des fusions et acquisitions.
Les mesures prises par la Réserve fédérale américaine pour contrer l'inflation galopante ont ébranlé les marchés financiers mondiaux, obligeant les entreprises à réduire leur appétit pour les fusions, et freinant leurs efforts pour lever des fonds par des émissions d'actions ou de titres de créance.
Cette crise a, à son tour, bouleversé une source de revenus lucrative pour les banques d'investissement, qui font également face à des comparaisons difficiles avec l'année précédente, lorsque les politiques monétaires accommodantes ont conduit à des niveaux records de transactions.
Les revenus de la banque d'investissement de Morgan Stanley ont chuté de 55% pour atteindre 1,1 milliard de dollars (autant d'euros), l'activité de conseil de la banque ayant subi une baisse de 10%. Les activités de souscriptions d'actions et d'activités à taux fixes ont également plongé de 86% et 49%, respectivement.
Son rival, JPMorgan (NYSE:JPM) a enregistré une baisse de 61% de ses revenus de banque d'investissement.
L'activité de conseil en gestion de patrimoine de Morgan Stanley, considérée comme une source de revenus stable, a peu compensé l'effondrement du volume des transactions au cours du trimestre. Son revenu a baissé de 6%, contribuant à une baisse de 11% du chiffre d'affaires net du groupe et à une chute de 30% de son bénéfice.
La banque américaine a réalisé un bénéfice de 2,4 milliards de dollars (autant d'euros), soit 1,39 dollar par action, pour le trimestre clos le 30 juin, contre 3,4 milliards de dollars, soit 1,85 dollar par action, un an plus tôt.
Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice de 1,53 dollars par action, selon les données de Refinitiv.
Dans les échanges en avant-Bourse, son titre chutait de 1,2%.
(Reportage Niket Nishant à Bangalore et Saeed Azhar à New York; version française Dagmarah Mackos, édité par Kate Entringer)