Investing.com - A l'image de leurs homologues américaines, les autorités anglaises pointent du doigt la manque actuel de réglementation pour les cryptomonnaies. En effet, la banque d'Angleterre (BoE) a publié un rapport sur la stabilité financière du pays et y a mentionné l'impact des cryptomonnaies sur l'économie.
La banque centrale affirme qu'à l'état actuel, les cryptomonnaies ne représentent pas de risques importants pour le système financier, mais qu'elles pourraient devenir un facteur de risque à l'avenir. Elle affirme qu'une réglementation doit être mise en place dans les plus brefs délais vu la vitesse de croissance de l'industrie des cryptos.
Une intégration croissante
La banque centrale a noté que les cryptos devenaient de plus en plus intégrées dans le système financier et, malgré le risque limité qu'elles représentent, elles doivent être réglementées à l'échelle nationale comme au niveau international. La BOE souligne fortement ce point vu la vitesse de croissance et de changement de l'industrie crypto qui avance et se métamorphose vite estimant que les autorités risquent d'être dépassées.
Tandis que les acteurs de la crypto répliquent les aspects de la finance classique un à un, les opérateurs traditionnels s'intéressent de plus en plus à la blockchain. En effet, les banques classiques essayent de prendre une part du gâteau en intégrant des services basés sur les blockchains et souvent à la demande de leurs clients.
Aux Etats-Unis, quelques banques ont déjà mis en place des services de garde de cryptomonnaies pour leurs clients institutionnels qui souhaitent être exposés aux cryptomonnaies sans quitter leur cadre réglementé et familier.
Une approche différente
Durant ces derniers mois, nous avons pu observer les différentes approches des pays leaders dans la crypto, notamment les Etats-Unis et la Chine. Du côté chinois, l'approche était vers la répression pure et simple avec les annonces agressives de la banque centrale et les interdictions du mining.
Cette approche a fait fuir les acteurs du secteur qui ont tous trouvé refuge dans des pays plus accueillants comme Singapour. Certains expliquent que l'approche chinoise aurait pour but de vider le terrain pour la mise en place d'une cryptomonnaie gérée par le gouvernement.
De l'autre côté, les Etats-Unis se sont certes attaqués, eux aussi, à l'industrie, mais en prenant des gants. En effet, la SEC a à plusieurs reprises poursuivit ou menacé de poursuivre en justice des entreprises comme Coinbase (NASDAQ:COIN), Circle et d'autres pour ralentir ou arrêter le lancement de certains produits basés sur les cryptomonnaies. La SEC s'en est notamment pris aux produits à rendement fixe comme le Coinbase Lend, dont l'instigateur a dû annuler le lancement.
Cependant, aux Etats-Unis, les autorités tentent de trouver un équilibre entre le controle et le développement du secteur. Le pays voit un potentiel dans cette industrie et les régulateurs ne souhaitent pas provoquer son extinction. D'ailleurs l'administration Biden est à pied d'œuvre pour mettre en place une réglementation adaptée.
Les stablecoins en ligne de mire
Aux Etats-Unis comme ailleurs, la cible prioritaire en ce moment reste les stablecoins. Ces cryptomonnaies sont adossées à des devises comme le dollar américain et à des actifs sûrs comme les bons du trésor. Elles ont la particularité d'offrir une sécurité financière, contrairement aux cryptos classiques, et permettent d'utiliser les spécificités et les avantages de la blockchain pour les transactions.
L'adoption des stablecoins est encore au stade embryonnaire et pourrait se développer de manière exponentielle pour devenir l'apanage du grand public. Pour cela, les autorités veulent prévenir l'apparition d'un risque systémique comme ceux provoqués par les crises de confiance et les ruées vers les banques.
L'Europe n'est pas en reste
En comparaison avec la Chine et les Etats-Unis, l'Europe est restée relativement discrète concernant la réglementation et n'a pas enclenché de procédures à l'encontre des acteurs de l'industrie.
Cette démarche a permis au continent de s'accaparer la part du lion du secteur des cryptos. En effet, selon les données de Chainanalysis, la région aurait reçu pas moins de 1000 milliards de dollars d'actifs et d'investissements au cours de l'année passée soit 25% de toute l'activité crypto dans le monde.