La situation financière des hôpitaux publics s'est "aggravée" en 2017, avec un déficit proche du milliard d'euros "malgré leurs efforts de maîtrise de leurs dépenses", s'est inquiétée mardi la Fédération hospitalière de France (FHF).
"Alors que l'activité des établissements publics de santé est restée stable, le déficit du budget principal des hôpitaux publics, quant à lui, a doublé entre 2016 et 2017, passant de 470 millions d'euros à près d'un milliard d'euros", a indiqué le président de la FHF Frédéric Valletoux dans un communiqué.
Il souligne "l'aggravation" des finances des hôpitaux publics "malgré leurs efforts de maîtrise de leurs dépenses", citant notamment "la progression des dépenses de personnel limitée à 2,2% malgré le fort impact des mesures réglementaires".
Quant aux dépenses de médicaments et de produits médicaux, "elles ont évolué de 3,6%, plus sensiblement que l'activité, mais ont été fortement impactées par la hausse significative de 12% des dépenses liées aux traitements les plus coûteux et aux médicaments innovants", relève la fédération des établissements publics en insistant sur "les efforts de gestion réalisés".
La FHF déplore aussi une diminution "des dépenses d'investissement, qui sont passées sous le seuil de 4 milliards d'euros en 2017" contre "plus de six milliards par an entre 2008 et 2011", des investissements "pourtant indispensables à l'entretien et à la rénovation des bâtiments, au renouvellement des équipements médicaux et hôteliers et à l'innovation".
Alors que le gouvernement prépare une réforme du financement de l'hôpital public, la FHF tient à rappeler que ce dernier assure "un séjour sur deux en chirurgie hospitalisation complète, près d'un séjour sur trois en chirurgie ambulatoire, trois séjours sur quatre en médecine hospitalisation complète et sept naissances sur dix".
Selon Frédéric Valletoux, "la nouvelle baisse tarifaire de 0,8% sur les tarifs de séjours hospitaliers en 2018, ainsi que l’économie annoncée à 5 ans de 1,2 milliard sur les dépenses de personnel, risquent encore d'aggraver la situation financière des établissements de santé".