LONDRES (Reuters) - Les investisseurs ont repoussé de six mois leurs anticipations d'une hausse des taux au sein de la zone euro et l'attendent désormais pour la fin 2020, la Banque centrale européenne (BCE) ayant la veille décidé de repousser une première hausse de ses taux directeurs post-crise.
La BCE a procédé jeudi à un revirement dans la normalisation de sa politique monétaire, reportant la hausse de ses taux directeurs à l'année prochaine au plus tôt et annonçant le lancement de nouvelles opérations de refinancement à long terme ciblées en septembre, afin de contrer le ralentissement de la croissance au sein de la zone euro.
L'évolution de l'écart entre le taux interbancaire Eonia au jour le jour et à terme donne une indication sur la trajectoire des taux directeurs de la BCE, telle qu'anticipée par les intervenants de marché. Elle implique qu'une hausse de 10 points de base des taux n'est désormais considérée comme certaine que pour la fin 2020 contre la mi-2020 précédemment.
Le revirement de la BCE et l'abaissement de ses projections de croissance et d'inflation ont aussi pesé sur les anticipations d'inflation à long terme au sein de la zone euro.
Les swaps d'inflation à cinq ans dans cinq ans, une mesure des anticipations de marché sur l'inflation à long terme, sont tombés à un plus bas de neuf jours à 1,4618% après un point haut à 1,51% en début de semaine.
(Dhara Ranasinghe, Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)