par Aruna Viswanatha et Roberta Rampton
WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama a choisi le procureur fédéral de Brooklyn, Loretta Lynch, comme prochain procureur général des Etats-Unis, ce qui fera d'elle la première femme noire à la tête du département de la justice, si cette nomination est confirmée par le Sénat, a annoncé la Maison blanche vendredi.
Loretta Lynch, 55 ans, originaire de Caroline du Nord et diplômée en droit de Harvard, est expérimentée tant en matière de droits civiques et que dans le domaine de la corruption des entreprises.
Personnalité discrète, elle ne fait pas partie du premier cercle du président. Elle a suscité peu de controverse lors de ses deux mandats en tant que procureur pour le district Est de New York (1999-2001 et depuis 2010).
Sa nomination en tant que "ministre de la Justice" doit être confirmée par le Sénat. La chambre haute l'a par deux fois précédemment confirmée à des postes de procureur fédéral, la dernière fois en 2010.
Dans un communiqué, le porte-parole de la Maison blanche, Josh Earnest a qualifié Loretta Lynch de "procureur fort et indépendant". Barack Obama devrait officiellement annoncer son choix samedi lors d'une cérémonie à la Maison blanche.
L'actuel titulaire de la charge, Eric Holder avait annoncé fin septembre son intention de quitter son poste.
Le démocrate Obama, premier président noir des Etats-Unis, avait nommé Eric Holder comme le premier "ministre de la Justice" noir en 2009.
La nomination de Loretta Lynch sera un des premiers gros changements annoncés par le chef de la Maison blanche après la prise de contrôle du Sénat par les républicains mardi à l'issue des élections de mi-mandat. Le procureur de Brooklyn faisait partie de la liste de candidats recommandés par Eric Holder pour lui succéder.
"J'espère que sa nomination, si elle est confirmée, rétablira la confiance dans l'Attorney general en tant que voix politiquement indépendante pour le peuple américain", a déclaré le sénateur républicain Chuck Grassley, membre de la Commission judiciaire du Sénat.
Eric Holder, un des plus proches alliés du président, avait fréquemment eu des mots avec les républicains au Congrès, que ce soit à propos du contrôle des armes, du mariage homosexuel ou de sa proposition de faire juger les personnes soupçonnées de terrorisme devant les juridictions civiles plutôt que devant les tribunaux militaires.
(Danielle Rouquié pour le service français)