Airbus (PA:AIR) "n'aura pas d'autre choix que d'arrêter le programme" de l'A380 si Emirates ne passe aucune nouvelle commande, a annoncé lundi son directeur commercial John Leahy.
"Très honnêtement, si nous n'arrivons pas à un accord avec Emirates", le principal client du géant des airs, "il n'y aura pas d'autre choix que d'arrêter le programme", a répondu M. Leahy, interrogé sur l'avenir du gros porteur en panne de commandes depuis deux ans, au cours de la présentation du bilan commercial 2017 du groupe.
"Nous sommes toujours en discussion avec Emirates mais honnêtement ils sont probablement les seuls à être en mesure pour le moment sur le marché de prendre un minimum de six (avions) par an sur une période huit à dix ans", a-t-il ajouté, se disant toutefois "confiant" dans le fait qu'un accord puisse être trouvé sur une commande par la compagnie du Golfe.
Le constructeur, qui a progressivement baissé la cadence de production du gros porteur, espérait engranger en novembre une commande lors du salon aéronautique de Dubaï. Mais la compagnie, qui a pris livraison en 2017 de son 100e exemplaire d'A380, a finalement annoncé une commande pour 40 Boeing (NYSE:BA) 787-10.
Fabrice Brégier, le numéro 2 du groupe, s'est voulu plus optimiste.
"La trajectoire sera de ralentir" la production de l'avion avec 12 appareils livrés en 2018, a-t-il indiqué en confirmant que l'avionneur comptait abaisser ce rythme à "six avions par an".
"Le défi sera de maintenir au moins ce niveau dans les prochaines années avant le remplacement des A380 (en service) et (l'ouverture, NDLR) de nouveaux marchés potentiels", a-t-il ajouté.
Airbus est engagé dans une course contre la montre afin de prolonger la durée de vie du programme.
L'A380, l'avion commercial dont la capacité de passagers est la plus importante au monde, a été commandé à 317 exemplaires depuis son lancement en 2007.