PARIS (Reuters) - François Hollande et Alpha Condé ont fait part mardi de leur préoccupation commune concernant la situation en République démocratique du Congo (RDC), à l'occasion de la visite en France du président guinéen, qui dirige l'Union africaine.
Le président de la RDC, Joseph Kabila, a nommé la semaine dernière l'opposant Bruno Tshibala à la tête d'un gouvernement de transition chargé d'organiser une élection présidentielle à la fin de cette année.
Cette décision pourrait raviver les tensions au sein de l'opposition au chef de l'Etat après l'échec d'une médiation visant à mettre en oeuvre l'accord du 31 décembre dernier sur les modalités de son départ.
"Il y a un sujet de préoccupation que nous avons abordé qui est la République démocratique du Congo et je fais confiance à l'Union africaine pour trouver des solutions de médiation indispensables", a dit François Hollande dans une déclaration à l'Elysée aux côtés d'Alpha Condé, en visite d'Etat en France.
Dans un entretien à TV5 Monde, ce dernier a dit son souhait d'aider la RDC à sortir de la crise grâce à la médiation d'une Union africaine dont le président guinéen veut faire une instance où "les problèmes des Africains sont résolus avec les Africains".
"Le Congo c'est le coeur de l'Afrique", a fait valoir le président guinéen. "C'est extrêmement important pour nous la stabilité, la sécurité et la paix au Congo Kinshasa".
"En tant que président de l'Union africaine, je parle avec le président Kabila, j'ai parlé avec les différents mouvements de l'opposition et nous sommes à leurs côtés pour les aider à trouver une solution qui permette au Congo de faire des élections transparentes", a-t-il ajouté.
Une source diplomatique française a fait part de l'inquiétude qui prévaut après la nomination controversée de Bruno Tshibala comme chef du gouvernement.
"Le Premier ministre devait être proposé par l'opposition et là le Premier ministre qui a été nommé n'a pas été proposé par l'opposition. Donc, l'accord du 31 décembre n'a pas été respecté", a-t-on expliqué.
"Il faut essayer de retrouver du consensus dans l'organisation des élections prévues pour la fin de l'année", a fait valoir ce même diplomate, évoquant "une forte convergence d'analyse entre François Hollande et Alpha Condé" sur cette ligne.
"La préparation sur le plan matériel, le processus d'identification, avance bien. En revanche le consensus politique, ce qui était espéré avec l'accord du 31 décembre ne se concrétise pas", a-t-il ajouté.
Le président guinéen a rencontré lundi à Paris le candidat à l'élection présidentielle Emmanuel Macron, possible successeur de François Hollande à l'issue du scrutin des 23 avril et 7 mai.
(Elizabeth Pineau et Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)