Manuel Valls a annoncé jeudi plusieurs mesures dans le secteur de la mer, notamment une relance de l'aquaculture et un renforcement de la sécurité à l'issue d'un comité interministériel de la Mer (CIMer), qui s'est tenu à Boulogne-Sur-Mer.
Vantant "des métiers d'avenir avec des formations exceptionnelles (...) qui proposent de l'emploi à ceux qui sont au chômage", le Premier ministre a souhaité lancer "un message d'optimisme sur le rôle incroyable que représente la mer".
Plusieurs grands principes, déclinés en mesures, ont été décidés au CIMer, auquel participaient les ministres de la Défense Jean-Yves Le Drian, et de l'Economie Emmanuel Macron, ainsi que les secrétaires d'Etat aux Transports et au Développement Alain Vidalies et Annick Girardin.
Côté sécurité, M. Valls a annoncé l'adoption d'une "stratégie nationale de sûreté des espaces maritimes", ports, transports, cybersécurité, lutte contre le narco-trafic afin d'"assurer pleinement la sécurité du domaine maritime", contre la piraterie, mais aussi contre le terrorisme et les trafics.
Il a également annoncé "plus d'un million de financements nouveaux" pour la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) cette année, et la "pérennisation" des ressources déjà accordées.
Concernant la pêche, M. Valls a insisté sur le renouvellement indispensable des flottes, pour "des bateaux plus sûrs, moins coûteux, plus économes et plus performants". Pour cela, les sociétés de pêches bénéficieront de crédits garantis par la Banque publique d'investissement et d'avantages fiscaux.
- De nouveaux élevages d'animaux marins -
Le CIMer a également prévu que 15% de l'enveloppe budgétaire allouée à la France sur le fonds européen pour les affaires maritimes et de la pêche (Feamp) serait consacrée au développement de l'aquaculture, un secteur où la France est très dépendante de l'extérieur.
Il a décidé de favoriser les "implantations nouvelles" d'élevage des animaux marins : il n'y a plus eu de créations de centre d'élevage depuis 15 ans en France, notamment en raison de la pression des écologistes.
Des mesures de simplifications, notamment douanières et fiscales, doivent en outre "doper la compétitivité des ports, afin de donner aux portes d'entrée maritimes de nos pays les moyens de nos ambitions et d'attirer plus de grands opérateurs maritimes", a assuré M. Valls.
M. Valls a débuté sa visite dans le premier port de pêche français par un centre de formation à la transformation des produits de la mer, puis un chantier de construction navale et une entreprise de fabrication d'hydroliennes, pionnière dans l'énergie renouvelable aquatique.
Il a aussi salué des sauveteurs en mer, avant de rejoindre Nausicaà, une des principales attractions touristiques du Pas-de-Calais, avec ses aquariums géants.
Une quarantaine de manifestants, sous des drapeaux de la CGT, ont tenté de perturber la visite, et ont été vivement repoussés par des CRS, a constaté l'AFP. "Viens nous voir!" criaient les manifestants à l'adresse de M. Valls, qui visitait quelques mètres plus loin un centre de formation de transformation de poissons.
"Eux ils s'en sortent, nous on n'y arrive plus. On a voté pour eux, pour chasser Sarko et ils font pareil!", a crié Denise Glorieux, retraitée, à l'adresse des membres du gouvernement.
Frédéric Perrot, secrétaire de la CGT-Cheminots à Boulogne-sur-mer, a expliqué à l'AFP que le syndicat avait demandé à rencontrer le Premier ministre: "Ils nous ont donné un accord de principe et en contrepartie, on n'organisait pas de manifestation". Finalement, ils n'ont eu qu'un rendez-vous en sous-préfecture, et sont donc venus manifester.