La Bourse de New York va se fonder la semaine prochaine sur les résultats d'entreprise pour évaluer la santé de l'économie américaine et trouver une direction, après trois semaines consécutives de hausse.
Lors des cinq dernières séances, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 0,77% à 17.215,97 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,16% à 4.886,69 points.
L'indice élargi S&P 500, jugé le plus représentatif pour de nombreux investisseurs, a gagné 0,90% à 2.033,11 points.
Le rythme de l'ascension des indices s'est toutefois nettement ralenti par rapport à la semaine précédente, les investisseurs semblant pris de doute en milieu de semaine devant des indicateurs médiocres et des annonces défavorables du géant de la distribution Wal-Mart, qui a revu en baisse sa prévision de ventes annuelles.
Globalement, depuis le début de la saison des résultats, "on a vu des annonces positives, d'autres ont été mauvaises, c'est difficile de dire" globalement comment s'est passé l'été des entreprises, a commenté Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.
"Les chiffres de (la banque) Goldman Sachs ont déçu, ceux (du conglomérat) de General Electric (N:GE) étaient très bons", a précisé Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors. Mais en tout état de cause, "ce qui compte le plus c'est les prévisions, qui ont été comme d'habitude très prudentes".
"C'est pour cela que les investisseurs sont restés hésitants", et pourraient le rester la semaine prochaine, a-t-il ajouté.
D'autant que "le marché n'est plus sous-évalué", si bien que, pour qu'il avance encore, "il va falloir avoir de très très bonnes nouvelles, avec des prévisions bien meilleures que ce que nous avons jusqu'à présent", a précisé M. Johnson.
"Nous avons eu des résultats mitigés, mais qui ne donnent pas une lecture fiable de l'économie", a relativisé pour sa part Gregori Volokhine, chez Meeschaert, refusant de s'inquiéter devant les difficultés rencontrées dans le courtage par les banques Goldman Sachs et JPMorgan Chase, ou celles de Wal-Mart, "un dinosaure" mal adapté aux nouvelles habitudes de consommation.
- poids-lourds en rafale -
La semaine prochaine quelque 125 entreprises du S&P 500 doivent publier leurs résultats trimestriels, parmi lesquelles des poids-lourds membres du Dow Jones comme IBM (N:IBM) (lundi), United Technologies et Verizon (mardi), Boeing (N:BA), Coca-Cola et American Express (mercredi), Caterpillar et Microsoft (O:MSFT) (jeudi) ou encore Procter & Gamble (vendredi).
Parmi celles qui seront suivies de plus près, Amazon (O:AMZN), jeudi soir: "ce sera à Amazon de prouver que la consommation se tient bien aux Etats-Unis", a souligné M. Volokhine. M. Cahill a aussi estimé que, si les ventes du géant de la distribution en ligne se portent bien, "alors cela réduira un peu l'inquiétude suscitée (ces derniers jours) par les ventes de détail" en faible progression en septembre, ainsi que l'analyse d'une croissance américaine très molle, fournie par la Réserve fédérale.
Google (O:GOOGL) doit publier ses résultats le même jour, et ce sera à lui "de prouver que les nouvelles technologies continuent à fortement progresser", a ajouté M. Volokhine.
Enfin, le marché pourrait également être tributaire des statistiques chinoises, ayant bénéficié ces dernières séances de la reprise des Bourses de la deuxième économie mondiale.
Les autorités chinoises doivent notamment publier lundi les chiffres de la croissance du troisième trimestre ainsi que ceux de la production industrielle de septembre. "Si cela entraîne une chute des marchés (chinois), cela pèsera sur le marché d'actions américains", a souligné M. Cahill.
A l'inverse, "si le marché est en mesure de digérer ces chiffres et qu'on évite une dégringolade, alors je crois que l'argent reviendra encore plus sur les marchés financiers", a prédit M. Cahill.
Du côté des statistiques américaines, l'impact des mises en chantier de logements, qui seront annoncées mardi, ou des reventes de logement (jeudi) devrait être plus modéré, même si, comme l'a souligné M. Johnson, "cela sera important pour les investisseurs de voir que le secteur du logement, l'un des plus encourageants aux Etats-Unis, continue à rester solide".