FRANCFORT, Allemagne (Reuters) - Trois cent soixante-dix neuf plaintes ont été déposées à ce jour concernant les agressions dont ont été victimes des femmes à Cologne lors du réveillon du nouvel an, a fait savoir la police allemande, dont les enquêtes s'orientent pour une bonne part vers des demandeurs d'asile ou des migrants clandestins.
Quarante pour cent environ de ces plaintes portent sur des agressions sexuelles, dont deux viols, a précisé la police, qui a mobilisé une centaine de ses agents pour mener les enquêtes.
Ces attaques, qui ont visé pour l'essentiel des femmes, victimes de vol à la tire ou d'agressions sexuelles, ont suscité un débat très vif en Allemagne sur la politique d'accueil des migrants et réfugiés, dont 1,1 million sont arrivés sur le sol allemand en 2015.
"Il y a eu des arrestations, et nous continuerons à procéder à des arrestations", a dit dimanche une porte-parole de la police de Cologne, en ajoutant que le nombre d'agents en patrouille avait été accru.
Si les agressions ont eu lieu pour l'essentiel à Cologne, d'autres ont été signalées dans d'autres villes, comme Francfort.
Cette série d'agressions a provoqué des manifestations samedi dans Cologne, dont une était organisée par le mouvement anti-immigration Pegida.
Des échauffourées ont eu lieu et la police anti-émeutes allemande a dispersé les manifestants d'extrême droite qui protestaient à Cologne contre les agressions.
Les manifestants, dont certains portaient des tatouages avec des symboles d'extrême droite, comme un crâne sous un casque de soldat allemand, ont scandé "Merkel doit s'en aller!" et "Voici la marche de la résistance nationale!".
Peu avant que la manifestation ne commence à Cologne, la chancelière Angela Merkel avait durci sa politique à l'égard des migrants en promettant d'expulser les migrants condamnés et de réduire l'afflux de réfugiés sur le long terme en Allemagne.
Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a indiqué vendredi qu'au moins 22 migrants ayant entrepris des demandes d'asile avaient été identifiés à ce stade parmi les auteurs de ces violences en série. Au total, 32 suspects ont été identifiés et interrogés. Neuf sont de nationalité algérienne, huit sont marocains, cinq iraniens, quatre syriens et un irakien. Trois autres sont allemands.
(Eric Faye pour le service français)