BERLIN (Reuters) - Volkswagen et Fiat Chrysler Automobiles ont démenti jeudi les informations de presse faisant état de discussions en vue d'un rachat du constructeur automobile italien par le groupe allemand.
Citant des sources du secteur non identifiées, le mensuel allemand Manager Magazin rapporte sur son site internet que le président du conseil de surveillance de Volkswagen, Ferdinand Piech, a discuté avec les dirigeants de Fiat Chrysler d'un rachat de tout ou partie du groupe.
Les actionnaires actuels de Fiat veulent se recentrer sur la marque de luxe Ferrari et se désengager des activités grand public, explique le magazine, sans plus de précision.
Un porte-parole de VW a déclaré qu'aucune acquisition n'était actuellement à l'agenda du premier constructeur automobile européen, concentré sur l'amélioration de son efficacité.
La holding de la famille Agnelli, Exor, qui détient 30% de Fiat Chrysler, a également démenti que des discussions aient eu lieu, tout comme le constructeur italien.
L'action Fiat gagnait 2,17% à 7,7650 euros vers 14h45 GMT à la Bourse de Milan, après un plus haut à 7,99 euros. A Francfort, le titre Volkswagen perdait 1,69% au même moment à 185,90 euros.
Martin Winterkorn, le président du directoire du groupe allemand, avait déclaré en mars, lors de la conférence de presse annuelle du groupe, que VW n'avait aucun projet de croissance externe et qu'il privilégiait l'intégration de son réseau, qui regroupe déjà 12 marques.
Volkswagen disposait fin mars d'un trésor de guerre de près de 18 milliards d'euros mais a depuis pris le contrôle de sa filiale de poids-lourds Scania pour 6,7 milliards d'euros.
Plus que par la croissance externe, Volkswagen semble davantage préoccupé par sa rentabilité pour concurrencer Toyota (T:7203) et prévoit de réduire les coûts de sa marque éponyme d'environ cinq milliards d'euros par an à partir de 2017.
UNE OFFRE SUR ALFA ROMEO JUGÉE PLUS PROBABLE
Il est plus probable que VW fasse une offre sur des marques de Fiat, comme Magnetti ou Alfa Romeo, plutôt que sur la totalité du groupe, a déclaré à Reuters une source familière de la situation.
Un membre du conseil de surveillance de VW a déclaré que les vingt membres du directoire n'avaientt à aucun moment eu des discussions sur un rachat de Fiat.
"Les risques résultant de l'intégration des usines italiennes et de la gestion de l'activité aux Etats-Unis sont importants et nous ne pensons pas que les bénéfices potentiels justifient de prendre de tels risques", écrit Arndt Ellinghort du cabinet d'études ISI Group dans une note à ses clients.
Néanmoins, Ferdinand Piech et Martin Winterkorn ont à plusieurs reprises manifesté de l'intérêt pour Alfa Romeo, mais leurs avances ont à chaque fois été repoussées par l'administrateur délégué du groupe italien Sergio Marchionne.
Selon Manager Magazin, en prenant le contrôle de Fiat Chrysler, Volkswagen pourrait s'appuyer sur le réseau de distribution de la marque américaine pour se renforcer aux Etats-Unis, deuxième marché automobile du monde, où sa marque phare VW est toujours à la peine.
Le magazine croit cependant savoir que Volkswagen et les actionnaires de Fiat sont encore loin d'être parvenus à un accord sur le prix d'un éventuel rachat.
Un analyste du secteur automobile estime cependant que les difficultés de VW aux Etats-Unis ont davantage à voir "avec des problèmes d'image et de prix, plutôt que des problèmes de production et de distribution."
"Acheter Chrysler n'aiderait pas vraiment VW", a-t-il dit.
(Andreas Cremer, avec Agnieszka Flak à Milan,; Wilfrid Exbrayat et Marc Angrand pour le service français)