PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé vendredi, des résultats trimestriels solides, notamment en Suède, ayant compensé la fébrilité liée aux tensions géopolitiques au lendemain de la destruction en vol d'un Boeing malaisien en Ukraine.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 44%, soit 19,19 points, à 4.335,31 points. Le Footsie britannique a pris 0,17% tandis que le Dax allemand, plus exposé à la Russie, a cédé 0,35% et la Bourse de Milan 0,43%. L'indice EuroStoxx 50 a fini à l'équilibre (+0,08%), le FTSEurofirst 300 également (-0,08%).
Sur la semaine, l'indice phare de la Bourse de Paris a progressé de 0,44%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street, soutenue aussi par de bons résultats, accentuait ses gains, avec des variations de 0,59% à 1,14% de ses indices.
Les marchés russes sont restés sous tension, l'indice coté en dollars de la Bourse de Moscou chutant de 1,75%, portant sa perte hebdomadaire à environ 8%.
Après avoir tremblé en fin de séance jeudi à l'annonce des nouvelles en provenance d'Ukraine, les principales Bourses européennes, qui avaient passé la journée dans le rouge, ont effacé leurs pertes en fin de journée. L'indice européen de la volatilité, surnommé "indice de la peur", a terminé en repli de 6,33% après avoir atteint un plus haut de deux mois en séance.
"Les intervenants de marché continuent de craindre une escalade dans le conflit (en Ukraine)", estime un trader de Peregrine & Black, Markus Huber. "Mais c'est tellement grave que peut-être certains vont se retirer du conflit désormais."
Les appels se multiplient dans le monde entier pour réclamer une enquête internationale sur le crash du Boeing 777 de Malaysia Airlines qui s'est écrasé jeudi dans une zone de conflit de l'est de l'Ukraine, faisant 298 morts. L'avion de ligne a probablement été abattu par un missile sol-air, estiment les Etats-Unis, tandis que Kiev et les séparatistes pro-russes se renvoient la responsabilité de cette catastrophe qui n'a laissé aucun survivant.
Par ailleurs, l'armée israélienne a intensifié son offensive terrestre contre les forces du Hamas dans la bande de Gaza, faisant 27 morts parmi les Palestiniens, selon les autorités médicales sur place, ainsi qu'un mort dans les rangs de l'armée israélienne.
Les pertes ont été limitées par l'annonce de bons résultats d'entreprises européennes, notamment en Suède, où Ericsson (+8,18%), Electrolux (+5,21%) et Swedbank (+1,26%) ont fait mieux qu'attendu. et
Dans le sillage d'Ericsson, Alcatel-Lucent, plus forte hausse du CAC, a grimpé de 4,04%.
A rebours de la tendance, le constructeur de camions Volvo, qui a manqué le consensus, a abandonné 5,42%, entraînant Daimler (-1,74%), lanterne rouge de l'EuroStoxx 50.
Alors que 12% des entreprises entrant dans la composition du Stoxx 600 Europe ont jusqu'à présent publié leurs résultats, 73% d'entre elles ont battu ou atteint le consensus, selon les données de ThomsonReuters StarMine.
"Le marché est tellement mû par la politique en ce moment, ce qui est une mauvaise nouvelle parce que cela signifie que nous négligeons les fondamentaux, comme les bénéfices", a ajouté Markus Huber.
Sur le marché des changes, l'euro est descendu pour la première fois depuis février sous le seuil psychologique de 1,35 dollar après que la Banque d'Italie a réduit sa prévision de croissance de 2014.
Vers 15h45 GMT, l'euro s'échangeait à 1,3510 dollar, tandis que le billet vert s'appréciait également face au yen.
Les cours du pétrole sont stables, le baril de Brent évolue juste sous les 108 dollars et le brut léger américain autour de 103,10 dollars.
(Marc Jones, Mathilde Gardin pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)