PARIS (Reuters) - Trois députés UMP ont démissionné jeudi de la mission d'information de l'Assemblée nationale de lutte contre l'insécurité pour protester contre le changement d'affectation du général Bertrand Soubelet.
Le 18 décembre dernier, le général, alors directeur des opérations et de l'emploi de la Gendarmerie nationale, avait émis des doutes sur la politique pénale et sur la montée de l'insécurité dans l'hexagone lors d'une audition par la mission.
Les trois députés UMP -Eric Ciotti, Philippe Goujon et Georges Fenech- dénoncent dans un communiqué le "changement d'affectation" du général décidée mercredi en conseil des ministres.
"Ce changement d'affectation masque en réalité une sanction qui ne dit pas son nom", estiment-ils. En étant réaffecté à la tête de la gendarmerie en Outre-mer, le général "a sans doute payé la liberté de ton avec laquelle (il) s'était exprimé devant la mission".
Ils précisent avoir écrit au président PS de la mission, Jean-Pierre Blazy, au président de l'Assemblée Claude Bartolone et au président de la commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas (PS), afin d'insister "sur l'importance de la défense de la liberté de parole au sein de la représentation nationale et plus particulièrement au sein de la mission".
"Parce que nous n'avons pas l'intention de servir de caution à une mission qui censure les personnes qui sont auditionnées lorsque leurs constats ne sont pas en accord avec la politique gouvernementale, nous vous prions de bien vouloir noter que ne souhaitons plus faire partie de la mission d'information que vous présidez", écrivent-ils.
Pour les trois députés UMP, le général "avait pu éclairer nos travaux en nous faisant part de son analyse de la situation de l'insécurité dans notre pays".
"Le général s'était alors limité à faire son devoir en disant toute la vérité sur les conséquences de la politique pénale du gouvernement qu'il avait eu l'occasion de décrypter à partir des remontées venant du terrain", ajoutent les trois élus.
(Emile Picy, édité par Marine Pennetier)