par Chuck Mikolajczak et Caroline Valetkevitch
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé sans tendance bien nette lundi, les investisseurs n'étant pas tentés de s'engager avant le discours semestriel que doit prononcer demain mardi la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen devant la commission bancaire du Sénat.
Le marché sera, comme de juste, à l'affût de la moindre indication révélatrice sur le futur calendrier de la remontée des taux d'intérêt.
Le Dow Jones et le S&P-500 ont reflué après avoir atteint récemment de nouveaux records, en raison de la faiblesse persistante du marché pétrolier et en dépit du compromis passé la semaine dernière entre la Grèce et ses bailleurs de fonds.
Le Nasdaq au contraire affiche un neuvième gain consécutif, soutenu par Apple, auteur d'une bonne hausse de 2,7%, l'action, malgré un rally de 75% en l'espace de 12 mois, ne paraissant toujours pas survalorisée.
La série haussière du Nasdaq est inédite depuis septembre 2010 et rapproche l'indice de son record de 5.132,52 inscrit en séance en mars 2000, juste avant l'éclatement de la bulle internet.
Une offre surabondante et un dollar en forme plombent les cours du brut et par là les valeurs du secteur de l'énergie qui ont perdu ce lundi 0,42%, ce qui n'est pas toutefois la plus forte perte sectorielle du jour.
Autre secteur dans le rouge, celui de l'immobilier avec un indice PHLX en retrait de 0,48%, en réaction au fait que Les reventes de logements se sont nettement contractées en janvier aux Etats-Unis, à un plus bas de neuf mois.
"Il s'agit vraiment de se contenter d'attendre les déclarations (de Yellen) demain", a dit Peter Jankovskis (OakBrook Investments).
L'indice Dow Jones a perdu 23,60 points (0,13%) à 18.116,84 points, tandis que le S&P-500 a cédé 0,64 point (0,03%) à 2.109,66. Le Nasdaq Composite a pris 5,01 points (0,10%) à 4.960,97.
La Grèce transmettra finalement mardi matin à l'Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro sa liste de réformes économiques projetées, document indispensable à la prolongation du programme d'aide financière, a déclaré lundi un haut fonctionnaire gouvernemental.
La Bourse avait enregistré à la fin de la séance de vendredi trois semaines dans le vert d'affilée avec en particulier un Nasdaq enregistrant huit hausses consécutives et une clôture au-dessus des 5.000 points pour la première fois en près de 15 ans.
En perdant 2,26%, Boeing a pesé sur le Dow. Goldman Sachs a ramené sa recommandation sur le constructeur aéronautique de neutre à vendre.
Sinon, le laboratoire canadien Valeant Pharmaceuticals rachète son homologue américain Salix Pharmaceuticals pour 14,5 milliards de dollars, ont fait savoir les deux groupes dimanche.
Le titre Valeant coté à Wall Street a bondi de 14,7%, tandis que Salix a cédé 1,3%.
Quelque 5,9 milliards de titres ont changé de main sur les places américaines, en deçà de la moyenne de 7 milliards depuis le début du mois, selon BATS Global Markets. On compte 1.539 baisses contre 1.506 hausses sur le Nyse et 1.547 baisses pour 1.182 hausses sur le Nasdaq.
Le dollar a progressé contre la plupart des autres devises lundi, dans l'attente du discours de Janet Yellen mais ses gains avaient tendance à s'effilocher à mesure que la soirée s'écoulait.
S'il confirmait sa hausse face à un panier de monnaies, le dollar était quasiment inchangé contre l'euro et le yen, l'incertitude prévalant à la fois sur ce que dira la président de la Fed et sur l'évolution du dossier grec.
Les Treasuries ont connu une séance haussière pour leur part, récupérant une partie de leurs pertes récentes, escomptant de Janet Yellen des propos rassurants en matière de politique des taux.
Ils ont aussi tiré parti de la statistique immobilière décevante du jour et de la déprime du marché pétrolier qui entretient les craintes de déflation, tandis que leurs rendements plus élevés que ceux des Bunds allemands les font préférer à ces derniers.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français)