Des pilotes de Hop!, filiale d'Air France (PA:AIRF), vont pour la première fois déserter les cockpits jeudi, au premier jour d'une grève prévue jusqu'à mardi pour défendre leurs conditions de travail, mais 85% des vols court et moyen du groupe aérien seront assurés.
Deux syndicats (SNPL et FUC) sont à l'origine de cette première grève de pilotes chez Hop! depuis que la jeune filiale d'Air France a absorbé les anciennes compagnies régionales Airlinair, Brit Air et Regional.
Le mouvement social, prévu jusqu'à mardi inclus, devait être suivi au premier jour par 23% des 850 pilotes de Hop!, a indiqué à l'AFP Alain Malka, directeur général adjoint de la filiale.
Conséquence, "151 vols seront annulés" sur les 481 prévus initialement pour la seule compagnie Hop!, soit 31% d'annulation.
Toutefois, sur l'ensemble du réseau court et moyen-courrier du groupe Air France, 87% des vols seront maintenus jeudi, précise-t-il. Plus de 85% des vols doivent également être assurés vendredi.
Les perturbations concernent uniquement les avions régionaux de Hop!, une entité juridique parfois confondue avec la marque commerciale "Hop! Air France" qui rassemble tous les vols court et moyen-courrier d'Air France.
Les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy seront touchés, comme ceux de Nantes, Strasbourg, Toulouse, Rennes, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Lyon ou encore Marseille. Quelques vols vers l'Italie, l'Allemagne et la Belgique sont aussi concernés, selon le site de la compagnie. En revanche, le trafic des vols Navette est annoncé normal.
- 'un grave sous-effectif pilote' -
Depuis plusieurs mois, la direction mène des négociations pour élaborer une convention d'entreprise unique, la fusion ayant rendu caducs les accords des ex-compagnies régionales.
Elle est parvenue à un accord avec les syndicats au sol et espère un dénouement identique avec les organisations d'hôtesses et stewards cette semaine. En revanche, elle a échoué à convaincre la majorité des syndicats de pilotes, seul le SPL (23% des voix) ayant signé un accord.
Les dernières revendications du SNPL, majoritaire à 57%, vont "bien au-delà" de ce que la direction peut accepter, estime M. Malka, "meurtri et désolé" pour les vacanciers touchés par la grève.
Le SNPL Hop! estime que ses exigences représentent "un surcoût de deux millions d'euros", à comparer aux "10 à 20 millions d'euros" de perte pour six jours de grève calculée par le syndicat.
L'accord sur la table prévoit déjà "une augmentation de (la) masse salariale de 2,5%", fait valoir le directeur général adjoint.
De plus, "tout le monde gagne" en matière de rémunération, d'après le dirigeant qui reconnaît néanmoins que l'harmonisation des conditions de travail "ne se fait pas par le haut", mais "plutôt en médian".
Dans un communiqué, le SNPL s'est élevé contre "la pénibilité de certaines conditions de travail comme la fatigue accrue des équipages", mais aussi contre "le manque d'anticipation des nombreux départs vers Air France" qui entraînent "un grave sous-effectif pilote".
En avril, les hôtesses, stewards et personnels au sol de Hop! s'étaient mis en grève deux jours pour la première fois de l'histoire de la compagnie mais les pilotes ne s'étaient alors pas associés au mouvement.