PARIS (Reuters) - Le climat des affaires s'est à nouveau dégradé en mai en France, sous l'impact notamment d'un net recul dans les services, pour revenir à son niveau de juin 2017, selon les données publiées jeudi par l'Insee.
L'indicateur global du climat des affaires, calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise interrogés dans le cadre de cette enquête mensuelle, s'inscrit à 106, au plus bas depuis 11 mois et en recul de deux points par rapport au mois d'avril.
Il s'agit de sa cinquième baisse consécutive depuis son plus haut de dix ans touché en décembre.
Par secteurs, l'indicateur de l'industrie manufacturière s'est stabilisé à 109, alors que les économistes interrogés par Reuters l'anticipaient à 108 en moyenne.
Celui des services décroche de trois points à 103 et tombe lui aussi à son plus bas niveau depuis juin 2017.
L'indicateur du bâtiment est resté stable à 108, sa marque d'avril ayant été relevée d'un point.
L'indicateur du commerce détail a reculé d'un point à 110 et celui du commerce de gros, calculé tous les deux mois, en a perdu six à 104.
Dans tous les secteurs, le climat des affaires continue néanmoins d'évoluer au-dessus de sa moyenne de longue période, calée à 100
L'indicateur du climat de l'emploi a de son côté reculé d'un point à 107.
L'indicateur de retournement pour l’ensemble de l’économie demeure dans la zone d'incertitude conjoncturelle, où il est repassé en février pour la première fois depuis avril 2017, indique encore l'Insee.
Dans l'industrie, l'opinion des chefs d'entreprise sur les perspectives générales de production recule mais reste élevée et celle sur leurs perspectives personnelles est à son plus haut niveau depuis janvier.
Leur opinion sur leurs carnets de commandes globaux est
stable, celle sur leurs carnets de commandes étrangers
se dégrade légèrement.
Concernant l’emploi, le solde d’opinion sur l’évolution
prévue des effectifs se redresse un peu et se rapproche
de son niveau de février et mars, qui constituait un plus haut depuis juin 2011.
Dans les services, les chefs d'entreprise interrogés revoient en baisse leur activité passée et sont plus pessimistes sur son évolution, le solde d’opinion relatif à l’activité prévue passant juste au-dessous de sa moyenne de longue période.
Celui sur la demande attendue est lui aussi en retrait.
Mais les entrepreneurs du secteur restent optimistes sur leurs investissements : le solde correspondant aux investissements prévus est stable tandis que celui
sur les investissements passés croît nettement.
(Yann Le Guernigou)