Le Commissaire européen à l’Economie Pierre Moscovici a encouragé mardi la Grèce à "consolider" les efforts réalisés depuis 2010, afin de conclure l'audit en cours avec ses créanciers "aussi vite que possible" et de permettre un départ définitif de la troïka "en février".
"Notre but est d'en terminer avec le second programme d'assistance rapidement et dans de bonnes conditions, c'est le seul objet de ma visite ici", a déclaré M. Moscovici lors d'une conférence de presse à Athènes où il achève une visite commencée lundi.
Pour sortir du second programme d'assistance en cours depuis 2012 -après une première aide octroyée en 2010- la Grèce doit "boucler aussi vite que possible l'audit" de son économie entamé avec la troïka UE-BCE-FMI en septembre et qui piétine en raison de désaccords entre Athènes et ses créanciers.
"Les efforts commencent à payer, c'est le moment de les consolider", a-t-il souligné.
"En février, la troïka quittera la Grèce" définitivement, si cet audit est achevé, a déclaré le commissaire européen, déclarant "détester les plans B en général".
"Voyons comment ce plan A fonctionne", a déclaré M. Moscovici refusant d'imaginer d'autres scénarios et notamment celui d'une nouvelle prolongation du plan de sauvetage lié à une éventuel changement de gouvernement en Grèce.
Pierre Moscovici a d'ailleurs assuré s'en tenir à une stricte "neutralité" politique, à la veille du premier tour de l'élection du chef de l'Etat au parlement grec, scrutin dont l'échec entraînerait des législatives anticipées.
"Je ne suis pas concerné pas la politique grecque", a-t-il affirmé, alors que le calendrier de sa visite a été interprété comme un soutien à la coalition conservateurs-socialistes du Premier ministre Antonis Samaras.
En cas de législatives anticipées, le parti de gauche radicale Syriza, opposé aux politiques d'austérité, est favori des sondages.
"Des progrès sensibles ont été accomplis mais ils n'ont pas été aussi rapides qu'espéré pour permettre de terminer l'audit", a observé M. Moscovici.
Avec cet ultime audit, la Grèce doit décrocher le versement des derniers 1,8 milliard d’euros de prêts européens du second de plan de sauvetage qui devait s'achever le 31 décembre. Il a dû être prolongé de deux mois, jusque fin février.
"Cette prolongation n'est pas dramatique, c'est dans l'intérêt de chacun", selon M. Moscovici.
Les points d'achoppement entre la Grèce et ses créanciers concernent l'évaluation du "trou budgétaire" du pays en 2015, la mise en oeuvre de réformes dans le domaine social et celui du marché du travail, a notamment cité M. Moscovici.
"Ce sont des réformes faisables, nous ne demandons pas la lune ou l'impossible", a-t-il estimé, ajoutant que "le coût humain majeur" payé par la population grecque durant les six années de crise "n'a pas été causé par l'Europe". "Sans la solidarité européenne, cela aurait été pire".
"La place de la Grèce est dans l'Europe. Cette place n'est plus remise en question comme elle l'a été dans le passé", a répété le commissaire européen à plusieurs reprises.