par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Casino a vu son chiffre d'affaires reculer au deuxième trimestre, plombé par la chute des ventes de sa filiale brésilienne ViaVarejo, tandis que le distributeur a redressé la barre dans ses hypermarchés en France.
Le chiffre d'affaires du distributeur a totalisé 11,76 milliards d'euros, un chiffre légèrement supérieur aux 11,65 milliards attendus par les analystes, accusant un recul de 1,5% en données publiées et de 0,4% à taux de change constants, hors essence et effets calendaires, après une progression de 2,7% au premier trimestre.
Au Brésil, premier marché de Casino pesant pour environ 40% de ses ventes et près de 60% de son résultat opérationnel courant, le groupe a amélioré ses performances dans l'alimentaire (Grupo Pao de Acucar), avec des ventes en progression de 7,3% à données constantes (après +7,1% au trimestre précédent).
Mais dans le non-alimentaire touché de plein fouet par une consommation en berne et par une base de comparaison défavorable (dû à la coupe du monde de football en 2014), les ventes de ViaVarejo (électronique, électroménager, équipement de la maison), qui compte pour 30% du résultat opérationnel du groupe, ont chuté de 23,6%, après un recul de 2,7% en comparable en début d'année.
Hors effet coupe du monde, la baisse serait plus proche de 10%, a précisé Antoine Giscard d'Estaing, directeur financier du groupe, lors d'une conférence téléphonique.
En France, les tendances se sont améliorées, avec des ventes légèrement positives (+0,1% après -1,6%) grâce au redressement dans les hypermarchés Géant, dont les ventes ont progressé de 2,0% à magasins comparables, commençant à récolter les fruits de baisses de prix massives qui ont atteint 15% en deux ans.
Chez Franprix-Leader Price, les tendances ont été moins négatives (-1,8% au lieu de -5,6%) tandis que dans les supermarchés, la baisse a atteint 2,3% en comparable, un recul qui s'explique en partie par le passage de certains magasins sous enseigne Monoprix, selon le directeur financier.
Antoine Giscard d'Estaing a également fait état d'une certaine accalmie sur le front de la guerre des prix en France, évoquant un environnement "sans doute plus calme où les acteurs ne bougent plus beaucoup".
Selon l'Insee, la baisse des prix alimentaires a été limitée à 0,7% en juin sur un an, alors qu'elle était de 1% en avril.
"Notre hypothèse, c'est qu'un point bas d'inflation a été atteint au deuxième trimestre", a-t-il ajouté.
Il a dit tabler sur une activité en croissance en France aux troisième et quatrième trimestres, en organique comme en comparable, grâce à de moindres effets de baisses de prix.
Il a également jugé "réaliste" le consensus de 2,130 milliards d'euros pour le résultat opérationnel courant de Casino en 2015 et a confirmé que le résultat opérationnel serait en recul au premier semestre en France, pour cause de baisses de prix.
(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)