En raison de la persistance de la vague de froid, les prix des légumes d'hiver augmentent pour retrouver leur niveau des années passées, mais ne devraient pas flamber dans les prochains jours, ont assuré mercredi les producteurs de légumes et la grande distribution.
"La semaine prochaine nous aurons épuisé nos stocks et si les températures ne remontent pas au-dessus de zéro dans la journée, on ne pourra pas cueillir, il n'y aura pas de produits à disposition et dans ces cas là, les prix vont augmenter", a affirmé Angélique Delahaye, présidente de Légumes de France, branche spécialisée de la FNSEA.
Avant la vague de froid, l'hiver avait été doux et les consommateurs s'étaient peu tournés vers les légumes de saison (poireaux, choux, navets, carottes,...), obligeant les producteurs à faire des stocks en chambre froide.
Avec l'arrivée du froid et une consommation en hausse, carottes, poireaux, choux et navets sont revenus sur les étals.
Ce retour permet un "rééquilibrage" des prix, qui restent dans la moyenne des années passées, affirme la filière fruits et légumes, qui souligne que "les cours de légumes étaient particulièrement bas avant la présente vague de froid".
"Pour le moment dire que les prix ont augmenté à la consommation, c'est faux", se défend Mme Delahaye. "Il y a encore des produits en promotion", assure-t-elle avant d'ajouter: "en revanche la semaine prochaine, ce ne sera plus le cas".
La situation est différente pour les salades et la mâche, dont la coupe est difficile depuis le début des grands froids, ce qui renchérit leur coût.
François Viot, producteur de cresson dans le sud-ouest, a augmenté ses prix entre 15 et 20% pour pallier sa perte de production qu'il estime à trois semaines. Cette hausse "représente un surcoût de 20 centimes la botte" et pour le producteur, également président des cressiculteurs de France, "c'est vital" même si "cela ne compensera pas du tout".
Installé près d'Agen (Lot-et-Garonne), M. Viot a enregistré mercredi matin sur son exploitation des températures atteignant -19 degrés. S'il parvient à "sauver" la culture du cresson sous serre, les "dégâts sont considérables" pour la production de plein champ, a-t-il affirmé.
"Après sept mois d'agonie avec des prix bien en-deçà des coûts de revient", Bernard Guillard, président des producteurs de poireaux, se félicite de la remontée des prix.
Installé en Basse-Normandie, il est épargné par le froid sibérien. La terre n'est pas gelée et la récolte se poursuit. "Nous livrons tous les volumes demandés", assure-t-il, espérant ainsi "rattraper le retard du chiffre d'affaires".
De 30 centimes le kilo, le prix du kilo de poireaux est passé à 70 centimes, un coût identique à celui des années précédentes.
La carotte a atteint les 50 centimes le kilo, un cours qui a peu varié par rapport à celui des années passées. Idem pour les cours du chou-fleur ou encore de la batavia qui ont aussi augmenté mais pour retrouver les prix des années passées.
"Avec le retour à la consommation, les prix ont augmenté de façon marginale, de quelques centimes", a affirmé Mathieu Pecqueur, chef de service Agriculture et Qualité à la fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD).
Pour les jours à venir "l'approvisionnement est toujours assuré et nous ne devrions pas avoir de flambée des prix", a-t-il assuré.
Chez Système U, on reconnaît qu'il y a une "augmentation". Mais en fait "globalement on se retrouve dans les prix pratiqués l'an dernier à la même époque", a constaté Thierry Desouches, porte-parole de l'enseigne.