La Grèce va renouer avec la croissance au prochain trimestre, après six années de récession, et obtiendra "dans les prochains mois" la "validation officielle" de la viabilité de son énorme dette, a assuré samedi le Premier ministre grec, Antonis Samaras.
"Au troisième trimestre 2014, l'économie grecque enregistrera une croissance" sur un an "pour la première fois depuis 24 trimestres" consécutifs, a déclaré le Premier ministre lors du discours d'ouverture de la Foire internationale de Thessalonique (nord).
Le budget de la Grèce prévoit un PIB en hausse de 0,6% sur l'ensemble de l'année 2014, après six années d'une récession entamée au 3e trimestre 2008.
Les deux premiers trimestres ont confirmé une atténuation de la récession (-1,1% puis -0,3% sur an), rendant cependant indispensables de solides performances aux 3e et 4e trimestres pour atteindre cet objectif annuel.
Ces promesses de croissance s'appuient essentiellement sur une fréquentation record des touristes étrangers cette année.
L'Union des opérateurs du tourisme grec (Sete) a une nouvelle fois relevé vendredi sa prévision de fréquentation annuelle, tablant désormais sur 19,5 millions de visiteurs en 2014 (21,5 millions avec les croisiéristes). Le tourisme compte pour 16% du PIB national.
Antonis Samaras, à la tête d'un gouvernement de coalition conservateurs-socialistes, a également indiqué que la Grèce décrocherait "dans les prochains mois" la "validation officielle" de la viabilité de sa dette, qui atteint actuellement 318 milliards d'euros (175,1% du PIB).
En valeur absolue, celle-ci a cependant commencé à "baisser légèrement", selon le Premier ministre.
Il n'a pas précisé quelle forme prendrait ces assurances sur la viabilité de la dette, ni si elles seront liées à des mesures d'allègement octroyées par les créanciers internationaux du pays.
Cette question a été abordée cette semaine à Paris lors de trois jours de discussions entre une délégation grecque pilotée par le ministre des Finances, Guikas Hardouvelis, et les créanciers institutionnels UE, FMI et BCE.
La presse grecque a évoqué la possible tenue à Washington en novembre d'une conférence sur la dette grecque, dont l'allègement est considéré par les économistes comme nécessaire pour permettre une reprise durable.
Egalement au menu de la réunion de Paris, l'allègement de la fiscalité a donné lieu à une seule annonce concrète du Premier ministre, la baisse de 30% de la taxe sur le fuel domestique instaurée en 2011.
Les "décisions finales" sur d'autres réductions fiscales souhaitées par le Premier ministre ont été renvoyées au projet de budget 2015 et certainement à un examen plus approfondi par la troïka des créanciers attendue à Athènes fin septembre.
Le gouvernement grec doit composer avec une popularité au plus bas et la possibilité d'élections anticipées à la fin du mandat du président Carolos Papoulias, en février 2015.
La Grèce affiche le plus fort taux de chômage (27,2%) des pays de l'OCDE, selon le rapport annuel sur l'emploi publié cette semaine par l'organisation, sans perspective de changement en 2015, avec des baisses du salaire réel de plus de 5% par an depuis quatre ans.
Plus de 20.000 personnes, selon la police, ont manifesté en fin d'après-midi samedi à Thessalonique pour réclamer la fin des politiques d'austérité après une première mobilisation d'environ 1.500 fonctionnaires en uniforme vendredi soir.