(Reuters) - ZONE EURO: L'ACTIVITÉ CHUTE UN PEU MOINS VIOLEMMENT
L'impact dévastateur de la pandémie de coronavirus sur l'économie de la zone euro s'est un peu atténué ces dernières semaines avec l'allégement des mesures de confinement en vigueur pour contenir la propagation de la maladie, montrent jeudi les premiers résultats des enquêtes d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats.
L'indice PMI composite, considéré comme un bon baromètre de l'évolution globale de l'activité économique, est remonté à 30,5 ce mois-ci après 13,6 en avril. Ce dernier chiffre marquait, et de loin, son plus bas niveau historique.
Il est nettement meilleur qu'attendu puisque les économistes interrogés par Reuters l'attendaient à 25,0 mais il reste loin du seuil de 50 au-dessus duquel il traduirait une croissance de l'activité.
"La zone euro a subi une nouvelle chute de l'activité des entreprises en mai mais les résultats de l'enquête incluent au moins des signes rassurants suggérant que la crise a probablement touché son point bas en avril", commente Chris Williamson, chef économiste d'IHS Markit.
"Le PIB du deuxième trimestre devrait enregistrer une chute sans précédent, d'environ 10% par rapport au premier, mais la hausse des PMI conforte le scénario selon lequel la contraction devrait encore s'atténuer avec la poursuite de la levée des mesures de confinement à l'approche de l'été."
L'indice PMI flash des services remonte à 28,7 après 12,0 en avril, dépassant lui aussi le consensus Reuters, qui le donnait à 25,0.
Celui du secteur manufacturier ressort à 39,5 après 33,4 en avril et 38,0 attendu par les économistes.
ALLEMAGNE: L'ACTIVITÉ SE REDRESSE UN PEU MAIS RESTE TRÈS AFFAIBLIE
La contraction de l'activité du secteur privé allemand a ralenti en mai avec l'assouplissement des mesures de confinement, montrent les premiers résultats de l'enquête d'IHS Markit, mais la première économie de la région reste loin d'un retour à la situation d'avant le choc du confinement.
L'indice PMI composite, qui reflète l'évolution de l'activité des services et de l'industrie manufacturière, est remonté à 31,4 après un plus bas historique de 17,4 le mois précédent.
Il est toutefois inférieur aux attentes puisque le consensus Reuters le donnait à 34,1. Et il reste pour le troisième mois consécutif sous le seuil de 50, au-dessus duquel il traduit une croissance de l'activité.
"Le rythme de la baisse de l'activité a considérablement ralenti depuis le pic des mesures de lutte contre la propagation du virus en avril mais on est encore très loin d'un retour à la normale et le chemin de la reprise reste incertain", commente Phil Smith, économiste d'IHS Markit.
Dans le secteur des services, le plus durement touché par le confinement depuis mars, l'indice PMI "flash" est remonté à 31,4 après un plus bas record à 15,9 en avril.
Celui du secteur manufacturier ressort à 36,8 après 34,5.
Les entreprises continuent de supprimer des postes "à un rythme préoccupant", souligne Phil Smith, qui y voit "un risque majeur pour les perspectives à plus long terme".
ROYAUME-UNI: LÉGER MIEUX POUR LE SECTEUR PRIVÉ EN MAI
L'économie britannique a commencé à se stabiliser en mai après la chute brutale subie en avril en raison du confinement mais elle reste en proie à une contraction marquée, montrent les premiers résultats de l'enquête mensuelle d'IHS Markit.
L'indice PMI composite, qui rassemble les données recueillies sur l'évolution de l'activité dans les services et l'industrie manufacturière, est remonté à 28,9 en estimation "flash" après 13,8 en avril, dépassant le consensus Reuters, qui le donnait à 25,0.
Mais IHS Markit souligne que le niveau d'activité reste inférieur aux plus bas enregistrés pendant la crise financière mondiale.
Le PMI "flash" des services s'est redressé à 27,8 après 13,4 le mois dernier et celui du secteur manufacturier à 40,6 après 32,6.
IHS Markit précise que l'enquête montre aussi une poursuite de la réduction des effectifs employés, ainsi qu'une baisse continue des prix payés et facturés.
(Jonathan Cable, Leigh Thomas, William Schomberg et Michael Nienaber, version française Marc Angrand)