PARIS (Reuters) - L'économie de la zone euro a rebondi au premier trimestre après une légère récession à la faveur d'une amélioration observée dans les grandes économies du bloc, tandis que l'inflation s'est stabilisée, renforçant les attentes d'une première baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) en juin.
Le PIB des 20 pays partageant l'euro a progressé de 0,3% en janvier-mars par rapport aux trois mois précédents, après un repli de 0,1% au quatrième trimestre - un chiffré révisé d'une stagnation qui implique une récession technique au second semestre 2023. Le PIB de la zone euro a reculé de 0,1% au troisième trimestre.
Sur un an, la croissance du PIB de la zone euro ressort à 0,4%, après s'être affichée en hausse de 0,1% au quatrième trimestre.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une progression de 0,2% sur le trimestre et sur un an.
Ces chiffres sont cohérents avec le consensus d'une lente reprise de l'activité en zone euro, qui a connu six trimestres consécutifs d'activité stagnante ou en repli.
L'inflation en zone euro a stagné à 2,4% en avril, selon des données préliminaires publiées par Eurostat, mais l'indicateur des prix sous-jacents a poursuivi sa décrue, encourageant les opérateurs à parier sur une baisse des taux de la Banque centrale européenne en juin.
Dans le détail, les chiffres publiés par Eurostat ont montré que l'activité avait progressé à un rythme au moins égal à celui du quatrième trimestre dans les 10 pays pour lesquels l'agence compile des données préliminaires.
FRANCE ET ALLEMAGNE
En Allemagne, l'économie a progressé de 0,2% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent, soutenue par les exportations et le secteur de la construction. Les chiffres du quatrième trimestre ont néanmoins été revus à la baisse.
"Le pire est passé", estime UniCredit, qui ajoute que les échanges commerciaux et le reflux de l'inflation permettront une croissance modeste de l'économie allemande au cours des prochains trimestres.
L'économie française a crû de 0,2% au premier trimestre, soutenue par la reprise des dépenses de consommation et des investissements des entreprises.
"À tous ceux qui veulent faire croire que notre économie est à l’arrêt : les faits sont têtus. La croissance française progresse", a posté sur X le ministre de l'Économie et des Finance, Bruno Le Maire.
Le gouvernement français avait été critiqué pour avoir revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2024 jugées trop optimistes en février.
EUROPE DU SUD
L'Italie a affiché une croissance de 0,3% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, un résultat plus solide que prévu après 0,1% de croissance au quatrième trimestre. Les chiffres publiés ne détaillent pas quels secteurs ont soutenu la croissance du pays.
L'économie espagnole a progressé de 0,7% en glissement trimestriel, comme au trimestre précédent et contre un consensus à 0,4%, grâce à une augmentation des investissements et de la consommation privée.
Enfin, le PIB du Portugal a progressé de 0,7% au premier trimestre, comme au trimestre précédent, le ralentissement de l'investissement et de la consommation ayant limité l'expansion économique.
(Rédigé par Philip Blenkinsop, Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)