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L'Italie championne de la production de médicaments dans l'UE, la France à la peine

Publié le 17/07/2018 08:45
L'Italie a dépassé l'Allemagne comme premier producteur pharmaceutique dans l'Union européenne (Photo CHRISTOPHE ARCHAMBAULT. AFP)
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L'Italie a dépassé l'Allemagne comme premier producteur pharmaceutique dans l'Union européenne (Photo CHRISTOPHE ARCHAMBAULT. AFP)

L'Italie a dépassé l'Allemagne pour s'imposer comme le premier producteur pharmaceutique dans l'Union européenne, un secteur ultra-concurrentiel où la France est à la peine, même si elle entend bien revenir dans la course.

La production italienne de médicaments a atteint 31,2 milliards d'euros l'an dernier, contre 30 milliards pour l'Allemagne, selon des estimations de la fédération italienne du secteur, Farmindustria.

La Suisse reste toutefois le leader du secteur en Europe, et de loin (46,3 milliards d'euros en 2016 selon la fédération européenne Efpia), grâce notamment à ses géants mondiaux Novartis (SIX:NOVN) et Roche (SIX:ROG).

Il n'empêche qu'en cinq ans, la production italienne a bondi de 20%.

"Cette forte augmentation est due à 100% à l'export, nos produits partent dans le monde entier", explique à l'AFP le président de Farmindustria, Massimo Scaccabarozzi.

Les exportations ont été multipliées par cinq en 20 ans, passant de 4,5 milliards d'euros en 1997 à 24,8 milliards. Rien que l'an passé, elles ont bondi de 16%, représentant 80% des ventes.

La raison ? "Une production de grande qualité avec des coûts très compétitifs, y compris par rapport à des pays où le coût de la main-d'œuvre est plus bas", selon M. Scaccabarozzi.

"Nous y arrivons parce que nous avons une masse critique importante et une productivité par tête très élevée. Nous avons deux +plus+: la qualité des opérateurs, dont 90% sont diplômés de l'université, et des usines très modernes. Le 4.0, la transformation numérique est une réalité pour nous depuis plusieurs années", souligne-t-il.

- Investissements massifs -

Les entreprises du secteur ont investi 2,8 milliards d'euros l'an passé: 1,3 milliard sur les sites de production et 1,5 milliard en recherche, des chiffres en hausse de plus de 20% en cinq ans.

Dans la péninsule sont présents à la fois des groupes étrangers (qui représentent 60% de la production), comme le français Sanofi (PA:SASY), l'allemand Merck (NYSE:MRK) KGaA, l'américain Pfizer (NYSE:PFE) ou le belge Janssen (groupe Johnson and Johnson (NYSE:JNJ)), et italiens comme Menarini, Chiesi, Italfamarco ou Dompé, qui emploient au total quelque 65.000 personnes.

Si l'Italie produit tous types de médicaments, elle est en pointe dans les vaccins, les produits dérivés du sang, les biotechnologies ou encore les thérapies avancées.

"45% de la hausse de la production vient de la production de nouveaux médicaments", note M. Scaccabarozzi.

La belle santé de la production pharmaceutique transalpine contraste avec son déclin en France ces dernières années, alors que l'Hexagone était leader européen de 1995 à 2008. En 2016 (dernières données Efpia disponibles), la production française était descendue au 6e rang européen (19 milliards d'euros).

"L'Italie est devenue un concurrent majeur" et a dépassé la production hexagonale en valeur depuis 2016, a reconnu la fédération française des industriels du médicament (Leem) dans son dernier bilan annuel, publié début juillet.

- "Vraie stratégie industrielle" -

Une performance à mettre en partie sur le compte de "la vraie stratégie industrielle" du gouvernement italien ces dernières années pour faire du pays "un pôle pharmaceutique majeur", estime le Leem.

"L'Italie a démontré être un pays pro-innovation", confirme M. Scaccabarozzi, en détaillant la liste des mesures prises: des fonds spéciaux en faveur des médicaments innovants, des baisses de taxes sur les revenus issus de l'exploitation de brevets par des groupes menant de la recherche, en passant par un plan national "Industrie 4.0", offrant aides et incitations fiscales aux entreprises voulant se moderniser.

Du côté de la France, outre le manque d'une politique volontariste de l'Etat ces dernières années, l'industrie pharmaceutique, traditionnellement forte dans la production de médicaments chimiques, paye aussi un manque d'anticipation de la révolution des biotechnologies. Un secteur en plein essor depuis une dizaine d'années, où la France a laissé ses concurrents européens s'engouffrer à sa place.

Ainsi sur 98 médicaments biologiques autorisés par l'Agence européenne du médicament (EMA) entre 2012 et 2017, 7 seulement sont ou seront produits en France, contre 26 en Allemagne, 14 au Royaume-Uni, autant en Italie, 12 en Irlande et 4 en Espagne, selon un décompte du Leem.

La France espère toutefois revenir dans la course: le gouvernement a présenté la semaine dernière une quinzaine de mesures pour redresser l'attractivité du pays pour les industries de santé, dans l'espoir de capter notamment la production de médicaments biologiques de nouvelle génération, comme les thérapies géniques et cellulaires.

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