Dopée par des indicateurs reflétant une économie américaine solide, la Bourse de New York a terminé dans le vert mercredi, poussant son indice vedette à un nouveau record.
Le Dow Jones Industrial Average a gagné 0,20% pour finir à 26.828,39 points, un niveau inédit. Il termine en hausse pour la cinquième séance de suite.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a progressé de 0,32% à 8.025,09 points. L'indice élargi S&P 500 s'est apprécié de 0,07% à 2.925,51 points.
Les investisseurs ont dans un premier temps salué les données de l'enquête mensuelle d'ADP selon lesquelles le secteur privé aux Etats-Unis a fortement embauché en septembre, créant 230.000 emplois. Et les gains s'observent dans tous les secteurs industriels et dans toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.
En cours de séance, l'annonce d'une accélération de la croissance de l'activité dans les services aux Etats-Unis en septembre a alimenté l'enthousiasme des courtiers.
Ces statistiques, associées à la montée de certaines actions comme Boeing (NYSE:BA) à de nouveaux records ou à la conclusion en début de semaine d'un accord commercial entre les Etats-unis, le Canada et le Mexique, "sont de bon augure pour l'économie américaine, et donc les entreprises cotées en Bourse", a souligné Adam Sarhan de 50 Park Investments.
La solidité de la croissance conforte parallèlement le durcissement en cours de la politique monétaire de la banque centrale américaine, qui prévoit de relever ses taux d'intérêt une nouvelle fois en décembre et sans doute deux ou trois fois l'année prochaine.
Et l'annonce mardi par Amazon (NASDAQ:AMZN) de son intention d'augmenter le salaire minimum de ses salariés américains à 15 dollars de l'heure ne fait que fortifier cette perspective, selon Gregori Volokhine de Meeschart Financial Services.
"Cela va pousser beaucoup d'autres entreprises, comme Walmart (NYSE:WMT), à faire la même chose" et "quand la banque centrale verra les salaires monter, cela confortera sa volonté de remonter les taux" pour contrôler l'inflation, a-t-il expliqué.
- Au plus haut depuis 2008 -
Dans cette optique, les taux ont bondi sur le marché obligataire. Le taux d'intérêt de la dette à 10 ans des Etats-Unis a ainsi grimpé jusqu'à 3,18%, son plus haut niveau depuis 2011.
Il est important car il dicte la direction des emprunts accordés par les banques aux entreprises et aux particuliers, depuis les crédits à la consommation jusqu'aux prêts hypothécaires pour l'achat d'une maison.
Le taux d'intérêt sur la dette à 2 ans des Etats-Unis est de son côté monté à son plus haut niveau depuis 2008, jusqu'à 2,36%, tandis que celui sur la dette à 30 ans a progressé jusqu'à 3,34%, son plus haut niveau depuis 2014.
La forte tension sur le marché obligataire mercredi a pu freiner l'entrain des investisseurs, et explique sans doute la décélération des indices en toute fin de séance, a noté Adam Sarhan.
"Que les taux d'intérêt remontent, c'est normal quand l'économie se porte aussi bien. Mais il ne faudrait pas qu'ils remontent trop haut, trop rapidement", a-t-il souligné.
Les acteurs du marché ont aussi été rassurés mercredi par l'évolution de la situation en Italie, où le gouvernement s'est résolu à abaisser sa prévision de déficit public, au moins à partir de 2020.
"Après avoir joué les gros bras (mardi), le gouvernement italien a apparemment cédé à certaines demandes de la part des régulateurs européens", ont souligné les analystes de Briefing.
Sur le front des valeurs, Facebook (NASDAQ:FB) est monté de 1,95%. Le réseau social, qui a révélé la semaine dernière une grosse faille de sécurité exploitée par des pirates, a assuré mardi soir que ces derniers ne semblaient pas avoir eu accès à des applications externes.
Le constructeur General Motors (NYSE:GM) a progressé de 2,10% après avoir annoncé qu'il allait s'allier au groupe automobile japonais Honda pour développer et fabriquer des véhicules autonomes à grande échelle.