BOSTON (Reuters) - Eric Rosengren, l'un des responsables les plus modérés de la Réserve fédérale, juge que septembre pourrait être un bon mois pour commencer à relever les taux d'intérêt si l'économie américaine continue de s'améliorer, et il en faudrait beaucoup selon lui pour reporter cette décision à l'an prochain.
Même si des incertitudes demeurent avec l'évolution des cours du brut, le ralentissement économique en Chine et la crise de la dette grecque, la banque centrale américaine pourrait décider d'enclencher le cycle de hausse des taux lors d'une de ses prochaines réunions, y compris celle de la mi-septembre, a dit le président de la Fed de Boston à Reuters lors d'une interview téléphonique.
"Je n'exclus aucune des réunions à partir de maintenant", a-t-il déclaré.
"Si l'amélioration se poursuit sur le marché du travail et qu'on est raisonnablement confiant sur la remontée de l'inflation vers les 2%, il pourrait être approprié d'agir dès septembre", a-t-il précisé. "Je ne pense pas qu'on ait déjà ces éléments mais il nous reste deux mois de données pour voir si cela se confirme de manière plus nette."
Eric Rosengren fait depuis longtemps figure de "colombe" au sein du conseil de politique monétaire de la Fed, préconisant le maintien de conditions expansives pour soutenir l'activité. Mais avec les signes de reprise et un taux de chômage revenu à 5,3%, il estime qu'il faudra désormais des facteurs exceptionnels pour différer une hausse de taux.
Parmi ces facteurs, il a cité un affaiblissement inattendu du marché du travail ou des gains salariaux, ou encore une décélération de l'inflation de base.
Le président de la Fed de Boston, qui n'a pas de droit de vote aux réunions de politique monétaire cette année, voit la croissance américaine rebondir à +2,75% au deuxième semestre, avec un taux d'inflation PCE qui remonterait à 1,3% en fin d'année, contre 1,2% actuellement, puis à 1,6% fin 2016.
(Jonathan Spicer, Véronique Tison pour le service français)