Le Produit intérieur brut par habitant en France a "décroché" par rapport aux autres pays riches depuis 40 ans, selon une note publiée vendredi par le ministère de l'Economie et des Finances.
"Entre 1975 et 2012, la France a vu son PIB par habitant progresser moins vite que la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE)" regroupant 34 économies développées, selon une note rédigée par la direction du Trésor qui, au sein du ministère, est chargée entre autres de réfléchir aux grands axes de politique économique.
Le PIB par tête est calculé en divisant la richesse produite en un an dans un pays par le nombre d'habitants.
"Au-dessus de la moyenne" de l'OCDE en 1975, la France est tombée en bas de tableau, selon cette note qui souligne que seule l'Italie et l'Espagne font moins bien désormais.
L'auteure de la note, Camille Thubin, explique le phénomène à la fois par une "démographie qui pénalise temporairement la France", un effet qui devrait s'atténuer au cours des prochaines années, par un "déficit" du taux d'activité des jeunes et des seniors, et par une "stagnation relative" de la productivité, conjuguée à un recul du nombre d'heures travaillées.
La France est par ailleurs à la traîne des pays du nord de l'Europe en ce qui concerne l'activité des femmes.
Elle identifie des "leviers" à actionner pour remédier à ce décrochage: augmenter le taux d'activité, en particulier des plus âgés; diminuer le chômage structurel; et doper la productivité en faisant jouer l'innovation, mais aussi la concurrence et la "flexicurité".
La "flexicurité" ou "flexisécurité" est un concept importé du Danemark, qui conjugue une plus grande souplesse pour les employeurs (contrats courts, licenciements facilités), un système d'indemnisation généreux des chômeurs et une politique de l'emploi très active, incitant au retour sur le marché du travail.