La Commission européenne a présenté mercredi une proposition de budget pour 2019 de 166 milliards d'euros, basée sur le principe que le Royaume-Uni poursuivra sa contribution jusqu'à fin 2020.
"Cette proposition est fondée sur le principe que le Royaume-Uni, après son retrait prévu le 30 mars 2019, continuera à contribuer et à participer à l'exécution des budgets de l'UE jusqu'à la fin de 2020, comme s'il était encore un Etat membre", précise l'exécutif européen dans un communiqué.
"On sera face à un budget normal et non pas marqué par le Brexit", a souligné le commissaire européen au Budget, Günther Oettinger, lors d'une conférence de presse. Le fait que les Britanniques respecteront leurs obligations est l'hypothèse la plus probable, selon le commissaire allemand.
Le budget s'inscrit dans le cadre plurinannuel financier 2014-2020, pour lequel le Royaume-Uni a assuré son engagement. Dans les négociations en cours pour organiser le retrait britannique, un accord préliminaire a été trouvé entre Londres et Bruxelles sur une période de transition de 21 mois après le Brexit.
Le proposition de budget 2019 prévoit 166 milliards d'euros en termes d'engagements (sommes prévues pour des programmes pouvant s'étendre sur plus d'un an), soit une hausse de 3% par rapport au budget 2018.
Elle intègre notamment un montant supplémentaire de 1,5 milliard d'euros pour la facilité en faveur des réfugiés en Turquie. Cette facilité doit bénéficier d'un budget de plus de 3 milliards d'euros sur deux ans et la répartition entre budget européen et contribution des Etats membres est encore en négociation.
"C'est notre part dans la nouvelle tranche de 3,4 milliards d'euros", a expliqué M. Oettinger.
Le budget prévoit également des sommes pour de nouvelles initiatives comme le corps européen de solidarité (103 millions), la création de l'Autorité européenne du Travail (11 millions) ou la mise en place du programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense (245 millions).
Un total de près de 60 milliards d'euros est prévu pour les agriculteurs, le développement rural et les politiques de soutien à la biodiversité et à la lutte contre le changement climatique. Quelque 57 milliards d'euros sont prévus pour la politique de cohésion en faveur des régions en retard économiquement dans l'UE.
En crédits de paiement (les montants effectivement versés en 2019), le budget s'élève à 149 milliards d'euros.
Le budget 2019 doit maintenant être examiné par le Parlement européen et le Conseil (les Etats membres).