PARIS (Reuters) - Correction: L'"imam" suisse arrêté en France, non en Suisse au §10
L'opération antiterroriste menée mardi dans les Alpes-Maritimes, dans la région parisienne, et en Suisse a permis d'interpeller dix personnes au moment où la police pensait qu'elles pouvaient passer à l'acte, a déclaré mercredi le ministre de l'Intérieur.
"Ils étaient suivis depuis le mois dernier et nous regardions leur radicalisation sur les réseaux internet et ils étaient régulièrement suivis par nos services", a indiqué Gérard Collomb à l'Assemblée nationale.
"Nous les avons interpellés à partir du moment où nous pensions qu'ils pouvaient passer à l'acte", a-t-il ajouté.
Dix personnes âgées de 18 à 65 ans ont été interpellées mardi matin et placées en garde à vue - neuf en France et une en Suisse - à la suite de ces opérations menées dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en juillet.
L'information judiciaire visait des faits susceptibles d'être qualifiés "d'association de malfaiteurs terroriste criminelle et provocation directe à la commission d'un acte de terrorisme par un moyen de communication au public en ligne".
"L'enquête (...) doit désormais établir la nature exacte du projet qu'ils fomentaient et permettre d'évaluer le degré de dangerosité exact des individus interpellés", a poursuivi Gérard Collomb, précisant que des auditions étaient en cours ainsi qu'un "important travail d'exploitation informatique et téléphonique".
"PRÉTENDU IMAM"
Plus tôt mercredi, le ministre de l'Intérieur avait précisé que le groupe "projet(ait) des attentats sans en avoir vraiment déterminé la cible".
"Ce sont des jeunes pour la plupart qui avaient été endoctrinés par un prétendu imam", avait-il poursuivi devant des journalistes en marge d'une cérémonie à la préfecture de police de Paris.
Les investigations ont permis d'identifier et d'arrêter en France cet "imam" qui avait une activité particulièrement soutenue sur la messagerie cryptée Telegram.
Dans un communiqué, le procureur fédéral suisse a précisé mardi qu'il s'agissait d'un homme de 27 ans de nationalité suisse interpellé en raison de soupçons de violation de l'interdiction des activités des groupes Al Qaïda et Etat islamique en Suisse.
L'enquête a mis en évidence que cet individu avait des contacts avec des personnes demeurant en France avec lesquelles il évoquait notamment des projets d'actions violentes aux contours mal définis à ce stade, selon une source judiciaire française.
Selon la presse helvétique et Le Parisien, une attaque au couteau aurait été envisagée à Nice. Le Temps avance qu'elle aurait pu viser des policiers.
Christian Estrosi a indiqué à Nice Matin qu'à "aucun moment, on ne peut dire que Nice ait été ciblé".
"Le nom de Nice ayant été cité, j'ai échangé avec le ministre de l'Intérieur pour savoir ce qu'il en était (...) Mais, à ce stade de l'enquête, rien ne peut démontrer que Nice était plus particulièrement visée qu'un autre lieu en France", a expliqué le maire de la ville de la Côte d'Azur.
(Cyril Camu, édité par Yves Clarisse)