Malgré les mauvais chiffres de l'assurance-vie en novembre, il n'y a pas lieu de "tomber dans le catastrophisme", le niveau des dépôts montrant que la confiance des Français dans ce placement est "intacte", a jugé le président de la FFSA, Bernard Spitz, sur Radio Classique jeudi.
Certes, l'assurance-vie a enregistré en novembre une désaffection record, avec des retraits nettement supérieurs aux versements pour le troisième mois consécutif. Mais, depuis le début de l'année, "les encours ont augmenté de 3% et les versements nets sont positifs à +15 milliards", a rappelé M. Spitz.
Pour le président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), "ce n'est pas parce qu'à un moment les choses vont moins bien qu'il faut tomber tout de suite dans le catastrophisme".
Reconnaissant qu'avec le vieillissement de la population, les retraits sont devenus "structurellement élevés", il a fait valoir toutefois que "le niveau des dépôts reste très élevé", soit de plus de 8 milliards en novembre.
"Cela montre quand même qu'il y a une confiance intacte des Français pour l'assurance-vie", dont les encours s'élèvent à 1.371 milliard d'euros, a-t-il ajouté.
Pour M. Spitz, ces retraits, qu'il se refuse à qualifier de "massifs", sont moins inquiétants pour les assureurs que les nouvelles règles prudentielles.
"L'enfer est pavé de bonnes intentions: l'idée qu'il y ait de la régulation, tout le monde est pour", mais à imposer "trop de régulation (...), on risque d'étouffer l'économie", a-t-il estimé, rappelant que les assureurs français détiennent pour quelque 1.600 milliards d'actifs investis à 56% dans les entreprises.
"Les assureurs, qui sont des investisseurs de long terme, sont les principales victimes d'une régulation qui a été pensée à court terme", a critiqué le président de la FFSA, faisant référence à l'adoption par l'Europe de la règle comptable anglo-saxonne de la "fair value" (alignement du prix des actifs sur leur valeur de marché).