Les syndicats de pilotes d'Air France affichaient mercredi leur "pessimisme" sur l'issue des négociations avec la direction concernant leur grève, estimant que la compagnie n'a formulé que de "vagues promesses", qui ne leur semblent "pas acceptables en l'état".
Après s'être quittés vers 3H00 du matin dans la nuit de mardi à mercredi, la direction et les deux syndicats représentatifs, SNPL (65%) et Spaf (21%), doivent se retrouver dès 14H00 pour discuter des propositions formulées par Air France, a-t-on appris auprès d'eux.
Le projet de sortie de crise soumis par la direction pour éviter la grève du 11 au 14 juin "ne nous paraît pas acceptable en l'état", a dit à l'AFP Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL, qui fait état d'un "chemin encore très important à parcourir".
"Il manque du concret", tranche Véronique Damon, également du SNPL, évoquant "des vagues promesses" qui ne sont pas suffisantes au vu du manque de fiabilité répété de la direction, assure-t-elle.
Les discussions ont donné lieu à "beaucoup d'échanges, une bataille de chiffres", mais "pas vraiment de propositions", ou alors "très minimes", selon Fabrice Cueille, porte-parole du Spaf.
"A ce stade, je suis assez pessimiste", a-t-il dit à l'AFP. "La direction n'a pas la volonté" d'avancer des propositions concrètes, or les pilotes ne peuvent "pas se contenter de promesses", selon lui.
Les syndicats de pilotes français réclament notamment des garanties sur l'activité de la compagnie Air France, en perte de vitesse, selon eux, par rapport aux autres composantes du groupe Air France-KLM (Transavia, Hop! et KLM).
Le futur PDG du transporteur franco-néerlandais, Jean-Marc Janaillac, se saisira du dossier dans les trois mois suivant sa prise de fonction, prévue début juillet, d'après plusieurs négociateurs syndicaux.
Il s'agit d'un "engagement pour regarder le problème, pas pour le résoudre", regrette le porte-parole du Spaf.
Les syndicats estiment que le partage d'activité entre Air France et KLM, défini dans un accord à hauteur de 63% pour la première et 37% pour la seconde, n'est pas respecté, au détriment de la compagnie tricolore.
Pour revenir à ce ratio, l'entreprise "laisse entendre que les pilotes demandent 4 milliards d'euros d'investissements sous huitaine, ce qui est inexact", affirme M. Mistrali pour le SNPL.
La demande porte sur plusieurs années, ce qui n'est pas "complètement délirant" sachant qu'Air France investit chaque année un milliard d'euros, ajoute Mme Damon.
Sollicitée, la direction d'Air France n'a pas souhaité s'exprimer.