PARIS (Reuters) - Le nombre de demandeurs d'emploi s'est stabilisé en octobre en France métropolitaine, après sa baisse record de septembre, selon les chiffres publiés vendredi par le ministère du Travail et Pôle emploi, qui diffuseront ces données trimestriellement à compter de 2018.
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans aucune activité) a progressé de 0,2% le mois dernier pour s'établir à 3.483.600, soit 8.000 de plus qu'à fin septembre.
En septembre, il avait reculé de 1,8%, diminuant de 64.800 sur le mois, soit sa plus forte baisse depuis le début de cette série statistique en 1996.
En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle emploi reste stable, avec 100 personnes supplémentaires en un mois, à 5.616.000 (5.923.200 en incluant les départements d'Outre-mer, également stable sur un mois).
Sur un an, le nombre de demandeurs de catégorie A progresse de 0,2% tandis que le total des inscrits dans les catégories A, B et C augmente de 2,8%.
Au total, depuis le début de l'année, le nombre de demandeurs d'emploi s'inscrit en hausse de 16.500 pour la seule catégorie A mais progresse de 152.200 en prenant également en considération les catégories B et C.
Cette progression du nombre d'inscrits dans les trois catégories ABC depuis le début de l'année - qui efface la baisse enregistrée sur l'ensemble de l'année 2016 - s'inscrit en parallèle d'un recul marqué des inscrits à Pôle emploi non disponibles et donc non tenus de chercher un emploi.
En octobre, les effectifs de la catégorie D (sans emploi pour cause de formation ou de maladie par exemple), notamment été alimentés jusqu'à la mi-année par le plan de formations supplémentaires des chômeurs mis en place sur la fin du quinquennat de François Hollande, refluent de 0,7% sur un mois et chutent de 17,3% sur un an.
VASES COMMUNICANTS
La catégorie E (en emploi, par exemple création d'entreprise ou contrat aidé) pourrait également avoir contribué à ce jeu de vases communicants vers les catégories ABC, du fait de la réduction du nombre d'emplois aidés au second semestre.
Le nombre d'inscrits dans cette catégorie recule de 2,6% sur un mois et de 6,8% sur un an.
Depuis le début de l'année, plus de 87.000 personnes sont sorties de ces deux catégories.
Dans la seule catégorie A, toutes les catégories d'âge ont connu de légères progressions, non significatives, de leurs effectifs le mois dernier, qu'il s'agisse des jeunes (+0,4%), des 25-49 ans (+0,1%), ou des seniors (+0,5%).
Sur un an, le total des jeunes chômeurs s'inscrit en baisse de 4,1%, celui des 25-49 ans stagne (-0,2%), tandis que celui des seniors progresse de 3,3%.
Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d'un an à Pôle emploi, considérés comme des chômeurs de longue durée, s'inscrit en hausse de 0,7% en mois, à 2.506.000 et progresse de 3,5% par rapport à octobre 2016.
Leur proportion dans le nombre total de chômeurs est en hausse de 0,3 point, à 45,1%.
L'évolution en dents de scie du nombre de demandeurs d'emploi a conduit la Dares et Pôle emploi à opter pour une publication trimestrielle de ces chiffres à compter de 2018, pour éviter que l'accent ne soit trop mis "sur des évolutions mensuelles qui sont du bruit plus que de l'information".
Ce changement, qui a été engagé bien avant le changement de gouvernement, fait écho au choix de la ministre du Travail Muriel Pénicaud de ne pas commenter cet indicateur, trop volatil et peu révélateur de l'évolution du marché du travail selon elle.
Elle préfère s'exprimer lors de points trimestriels sur la situation du marché du travail dans son ensemble - les "Rendez-vous de Grenelle" - dont le prochain est prévu en décembre.
Le taux de chômage calculé par l'Insee selon les critères du Bureau international du travail (BIT) et permettant les comparaisons internationales, qui était orienté à la baisse depuis le printemps 2015, est reparti en hausse au troisième trimestre.
Sur la période juillet-septembre, il s'est établi à 9,4% de la population active en France métropolitaine et à 9,% en incluant les départements d'Outre-mer (hors Mayotte).
Le gouvernement compte ramener le taux de chômage à 7% en 2022, notamment sous l'effet de l'assouplissement du droit du travail ou encore des réformes prévues de l'apprentissage, de la formation professionnelle et de l'assurance chômage.
(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)