Attentat à Nice: un camion lancé sur la foule fait au moins 84 morts en plein 14-Juillet

Publié le 15/07/2016 17:33
Des policiers autour du camion qui a foncé sur la foule le 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais à Nice (Photo VALERY HACHE. AFP)

Des policiers autour du camion qui a foncé sur la foule le 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais à Nice (Photo VALERY HACHE. AFP)

Au moins 84 personnes décédées, une cinquantaine d'autres "entre la vie et la mort" : en plein 14 Juillet, la France a de nouveau été frappée par un attentat, à Nice, où un homme au volant d'un camion a fauché la foule massée sur la Promenade des Anglais pour le feu d'artifice.

Avant 23H00 jeudi soir, un camion blanc de 19 tonnes a foncé sur la célèbre avenue, fermée à la circulation, où 30.000 personnes étaient venues célébrer la Fête nationale. Son conducteur, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un homme de 31 ans né en Tunisie et domicilié à Nice, a été abattu par la police au terme d'une course meurtrière de deux kilomètres.

Plusieurs enfants figurent parmi les morts, et une "cinquantaine" de personnes étaient encore "entre la vie et la mort" vendredi en début d'après-midi selon François Hollande, qui a prévenu que la France n'en avait "pas terminé" avec le terrorisme.

Vendredi matin, des corps étaient encore étendus sur la Promenade des Anglais, recouverts parfois d'un simple drap, sous un soleil estival. Des victimes étrangères ont été recensées, parmi lesquelles deux Américains, une Suissesse, un Russe, une Arménienne et un Ukrainien.

Le chef de l'Etat a décrété trois jours de deuil national, samedi, dimanche et lundi. Précédé par son Premier ministre Manuel Valls, le président de la République est arrivé peu après 12H00 dans la cité balnéaire de la Côte d'Azur, où il s'est rendu au chevet de victimes hospitalisées.

François Hollande a annoncé la prolongation de trois mois de l'état d'urgence. Décrété il y a huit mois dans la foulée des attentats parisiens du 13 novembre, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 morts, il devait s'achever le 26 juillet. L'attentat sur la Côte d'Azur est la pire attaque en Europe depuis celles de novembre, revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

- "Corps qui voltigeaient" -

Le chauffeur du camion, loué il y a quelques jours à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes), a été "formellement identifié" vendredi matin, selon des sources policières. Les papiers d'identité de cet homme, connu uniquement pour des faits de violences mais pas pour radicalisation, avaient été retrouvés dans le véhicule. Une perquisition a été menée à son domicile niçois en présence de policiers d'élite Raid lourdement armés, selon une voisine.

Les témoins de l'attaque, dont un journaliste de l'AFP présent sur place, ont décrit un "chaos absolu". "J'ai entendu un +boum+, je me suis retournée et, là, j'ai vu le camion qui fonçait et des corps qui voltigeaient. On voyait qu'il voulait faire le maximum de victimes. Il roulait vite. C'était horrible. J'ai vu un père avec son fils de deux ans dans les bras. Le petit était mort", a raconté à l'AFP Najate, une Niçoise de 52 ans.

Plusieurs personnes ont enjambé le parapet de la promenade pour se jeter en contrebas sur la plage et échapper au véhicule, dont la course s'est arrêtée non loin du Palais de la Méditerranée, pneus crevés et pare-brise criblé de balles.

"Au moment où il a été abattu par les policiers, il avait fait feu plusieurs fois", a affirmé le président de la région Paca, Christian Estrosi. Selon une source proche des enquêteurs, une grenade "inopérante" et des "armes longues factices" ont été retrouvées dans le camion.

L'enquête sur cet attentat, qui n'avait pas été revendiqué vendredi après-midi, est entre les mains du parquet antiterroriste, dont quatre magistrats se sont rendus à Nice.

- Fin de la concorde politique -

Au cœur de l'été, cette attaque replonge le pays dans le drame, après la parenthèse d'un Euro de football qui s'est achevé le 10 juillet. La France a basculé dans l'ère de la violence jihadiste en janvier 2015 lors des attaques contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts.

Cette nouvelle tuerie confirme que la France fait figure de cible privilégiée des jihadistes, notamment pour son engagement militaire contre l'EI en Syrie. Le chef de l'Etat a réuni vendredi matin un conseil restreint de sécurité et de défense, et a déjà annoncé un "renforcement" de l'action de la France en Irak et en Syrie.

Loin de l'unité nationale manifestée dans la classe politique après les attaques de janvier 2015, les critiques et reproches n'ont pas tardé dans l'opposition."Si tous les moyens avaient été pris, le drame n'aurait pas eu lieu", a ainsi affirmé l'ancien Premier ministre Alain Juppé. En réponse, François Hollande a appelé à "l'unité" et à "la cohésion".

L'attaque a suscité une vague de réactions indignées dans le monde, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon appelant à renforcer les efforts "pour combattre le terrorisme".

En France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a lui aussi condamné l'attaque avec "la plus grande vigueur".

L'enquête devra déterminer si le tueur a agi seul ou sur commande. Le choix du mode opératoire et de cette date hautement symbolique évoque les consignes de groupes jihadistes comme Al-Qaïda ou l'EI. Dans un message audio diffusé en 2014, le porte-parole officiel de l'EI Abou Mohammed Al-Adnani encourageait ceux qu'il nomme "les soldats du califat" à utiliser n'importe quelle arme disponible.

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