PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a appelé lundi les pilotes d'Air France à "faire un effort", estimant que la compagnie aérienne avait besoin de s'adapter à un environnement de vive concurrence.
"Le gouvernement soutient le fait qu'il faut qu'Air France se donne les moyens de passer une étape difficile dans un ciel qui connaît une compétition importante", a-t-il dit sur France Inter. "Air France a besoin de se donner les moyens de répondre à plusieurs questions qui sont posées."
"J'en appelle à tout le monde, en particulier les pilotes. Dans la négociation, il faut que tout le monde fasse un effort", a-t-il ajouté.
Air France doit présenter lundi à ses organisations représentatives la restructuration qu'elle compte engager après l'échec des négociations avec ses syndicats de pilotes, montrés du doigt pour ne pas avoir accepté un plan de compétitivité.
Le ministre des Finances, Michel Sapin, a dénoncé dimanche le blocage du dialogue social "par une minorité sur des visions purement individuelles et corporatistes".
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a estimé que les pilotes n'étaient pas responsables du blocage actuel.
"Je crois qu'on essaie d'opposer les catégories entre elles et ce n'est pas bon, quelle que soit l'entreprise", a-t-il dit sur RTL.
"Cela fait plusieurs années que les directions successives d'Air France proposent des plans soi-disant de sauvetage", a-t-il ajouté. "A chaque fois, c'est comme un puits sans fond; ce sont toujours les même solutions qui sont proposées, des suppressions d'emplois, des externalisations. Donc, il faut faire autre chose", a encore dit Philippe Martinez.
Il a indiqué que la CGT proposait une réunion tripartite entre la direction, les syndicats et l'Etat actionnaire "pour faire un vrai diagnostic des problèmes d'Air France et après trouver des solutions ensemble".
Laurent Berger, le dirigeant de la CFDT, avait critiqué à la veille du week-end chez les pilotes d'Air France "un syndicaliste corporatiste qui ne prend pas du tout en compte l'intérêt de la majorité".
Pour Philippe Martinez, "ce dont souffre Air France, c'est surtout d'une dérégulation accrue de l'ensemble du système aérien, avec des compagnies à bas coût qui trichent."
"La France doit être garante d'un certain nombre de règles collectives, notamment vis-à-vis des salariés", a-t-il dit.
(Yann Le Guernigou, édité par Danielle Rouquié)