La mise à l'arrêt de deux réacteurs nucléaires du groupe Electrabel, la filiale belge d'Engie (ex-GDF Suez), où des fissures ont été découvertes, sera prolongée au moins jusqu'à novembre, a annoncé Electrabel mercredi.
Les deux réacteurs avaient été mis à l'arrêt au moins jusqu'au 1er juillet, mais Electrabel "a revu la durée d'indisponibilité (...) au 1er novembre 2015", le temps pour l'Agence fédérale belge de contrôle nucléaire (AFCN) de compléter ses analyses, a-t-il indiqué dans un communiqué.
L'AFCN, qui doit encore consulter plusieurs experts, "recueillera les avis des différentes parties et décidera ensuite si elle autorise Electrabel à redémarrer les réacteurs". Or, elle "a estimé que ce processus durerait encore quelques mois".
Les deux réacteurs en question, Doel 3 (nord) et Tihange 2 (sud-est), sont à l'arrêt depuis le 25 mars 2014 afin de réaliser des tests supplémentaires sur leurs cuves, après la découverte de fissures à l'été 2012.
Ces réacteurs avaient déjà été mis à l'arrêt une première fois, de juin 2012 à juin 2013.
La prolongation de la mise à l'arrêt de ces centrales a conduit Engie à revoir légèrement en baisse ses objectifs de résultats pour 2015. Le groupe a indiqué mercredi que le non-fonctionnement des deux centrales avait un impact sur son résultat net récurrent estimé à environ 40 millions d'euros par mois.
Les analyses menées jusqu'ici ont mis en évidence des fissures dues à l'action de l'hydrogène au moment de la fabrication des cuves en acier il y a plus de trente ans. Le réacteur de Doel en compte environ 13.000 et celui de Tihange 3.150, selon des études dont le résultat a été publié en février dernier, qui indiquent par ailleurs que les plus grandes atteignent 18 centimètres.
Les experts craignent, en cas d'incident nécessitant l'injection d'eau froide, une rupture de la paroi des cuves et l'écoulement de liquide hautement radioactif.
Une vingtaine de centrales nucléaires sur les quelque 430 qui fonctionnent dans le monde sont équipées des mêmes cuves.
Electrabel rappelle dans son communiqué avoir mobilisé, en interne du groupe Engie et en externe, "une forte expertise pour réaliser plus de 1.500 tests sur échantillons. Une centaine de personnes sont impliquées dans le processus, parmi lesquels une vingtaine d'experts internationaux". Il souligne que "ces travaux constituent une première mondiale dans l'industrie nucléaire".