PARIS (Reuters) - Michelin (PA:MICP) s'apprête à annoncer une série de décisions pour réduire massivement ses coûts en France, afin de combler un retard de compétitivité dans un marché du pneumatique en pleine guerre des prix, écrit mercredi le quotidien Les Echos.
Les syndicats, précise-t-il, s’attendent à un plan de restructuration dans les semaines à venir, qui pourrait potentiellement toucher plusieurs centaines d’emplois à Clermont-Ferrand, berceau du groupe.
Des annonces d’économies sont attendues dans les services administratifs (finance, informatique, juridique, communication...) et Michelin doit notamment dévoiler d'ici fin mars un plan de réorganisation de l'ingénierie destiné à rationaliser la conception et l'utilisation des machines nécessaires à la fabrication des pneus, détaille le quotidien.
Dans le cadre de la rationalisation de son activité poids lourds, écrivent aussi Les Echos, Michelin pourrait fermer l'atelier rechapage de La Combaude, près de Clermont-Ferrand, qui compte plus de 300 salariés.
"Le projet de réorganisation des services administratifs et de l'ingénierie avance conformément à ce que le groupe avait annoncé en septembre", a déclaré une porte-parole de Michelin.
"Aucune décision n'a été prise pour le moment", a-t-elle ajouté en indiquant que le groupe ne faisait pas de commentaire sur les répercussions éventuelles de la réorganisation en termes d'emploi.
En Bourse, l'action Michelin participe au net rebond du marché ce mercredi et gagne 1,75% à 81,86 euros à la mi-journée.
Michelin a entrepris ces dernières années d'assurer son socle industriel en France, où il compte 18 sites.
Il a ainsi signé en mai 2015 un "pacte d'avenir" avec les syndicats de son usine de Roanne (Loire) pour repositionner sur le haut de gamme ce site de pneus tourisme et camionnettes.
Il avait annoncé dès 2013 la fin de la production de pneus poids lourds à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), transférée à la Roche-sur-Yon (Vendée) afin d'y développer un pôle industriel spécialisé plus compétitif.
Au niveau européen, Michelin a annoncé début novembre la fermeture de trois sites au Royaume-Uni, en Italie et en Allemagne.
Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, Michelin mise sur des sites géants, par des regroupements d'activités en Europe ou par de nouvelles implantations dans les pays émergents, alors qu'une grande partie de son outil industriel historique, notamment européen, est constitué de petites entités de production moins rentables.
(Dominique Rodriguez, édité par Marc Joanny)