La compagnie pétrolière canadienne Heritage Oil a annoncé lundi qu'elle allait céder sa participation de 50% dans deux blocs pétroliers en Ouganda au groupe britannique Tullow, après que le groupe italien Eni ait renoncé formellement à l'acquérir.
"Heritage annonce qu'Eni a mis fin à l'accord de rachat conclu le 18 décembre (...) avec effet immédiat", a annoncé la compagnie pétrolière canadienne dans un communiqué diffusé à Londres.
Cette décision d'Eni "fait suite à l'exercice par Tullow de son droit de préemption", a précisé Heritage.
Le renoncement d'Eni "devrait accélérer l'execution de l'accord de cession conlu entre Heritage et Tullow le 26 janvier", a ajouté Heritage, qui dit attendre le feu vert "imminent" du gouvernement ougandais à cette transaction.
La cession à Tullow, déjà propriétaire des 50% restant dans les deux blocs en question, devrait être achevée au cours du trimestre. Elle se fera pour la même somme qu'avait proposé Eni, soit 1,5 milliard de dollars maximum.
Les deux blocs en question, baptisés 1 et 3A, sont situés dans le bassin du lac Albert et contiennent des ressources de plus d'un milliard de barils équivalent pétrole.
Tullow Oil et Heritage ont investi plus de 700 millions de dollars dans le bassin concerné en six ans, creusant 27 puits pour un résultat de 700 millions de barils prouvés, et potentiellement de 1,5 milliard d'autres.
Heritage s'était entendue en décembre avec Eni pour lui céder sa participation dans ces gisements, pour jusqu'à 1,5 milliard de dollars.
Eni avait promis au gouvernement ougandais de réaliser des investissements colossaux pour développer ces champs.
Mais Tullow avait demandé le mois dernier à exercer son droit de préemption, donnant ainsi au gouvernement ougandais, qui dispose d'un droit de regard sur la transaction, le choix entre son offre ou celle du groupe italien.
Le gouvernement, qui avait appuyé au départ le rachat par Eni, paraît depuis s'être laissé convaincre par Tullow, ce qui semble avoir poussé Eni à renoncer.
Tullow avait indiqué fin janvier qu'il souhaitait partager l'exploitation des gisements ougandais soit avec la compagnie pétrolière chinoise Cnooc, soit avec le français Total.